La naissance du poème, pour Gérard Engelbach
23/02/2019
Quelles circonstances, pour moi du moins, entourent la naissance du poème ? A vrai dire, n'importe lesquelles : il n'est pas de lieux ni de moments privilégiés. Ce qui annonce le poème ? Une sourde, lente germination, maturation, des remuements. Puis jaillit une image, parfois un vers entier, qui bien souvent ne sera pas retouché. Là véritablement commence le travail : sur les mots, sur le rythme, l'agencement, la musicalité - qui parfois guide le sens. Je conserve assez vif le souvenir de mes rêves, mais je ne leur emprunte pas la matière d'un poème, dont l'élaboration doit être "gouvernée". De ce point de vue je me sens proche des classiques - le dix-septième siècle français reste pour moi une référence forte - et si j'admire André Breton, je n'ai guère attaché d'importance à l'écriture automatique. Ce qui compte, c'est un travail incessant, acharné, sur ce qui constitue notre langue. Manions l'inconscient, du mieux qu'il nous sera possible, mais ne nous laissons pas éblouir : lui-même y perdrait sa force et sa richesse, dont nous sommes tout à la fois les garants et les héritiers."
Me composent ?
Des roches sédimentaires,
Des fuites sombres sous les bois,
Des caprices dorés,
De glorieux bourgs planant sur les collines,
Des hampes de cristal, d'immatérielles soies.
Tout au sommet le feu
Et son volant.
Gérard Engelbach
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