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Anne Muller-Lassez (1940-2009), plasticienne proche des surréalistes, auteure de boîtes-collages, a su donner à ce livre l'éclat qui est le sien, en l'illustrant d'un fusain et de quatre encres de Chine originales. La dessin de la première de couverture est de sa main. La bouche y est le premier cocon de l'Astre qu'embrasse la rousseur odorante de l'automne ; elle nous chuchote ce qu'est la vie et ses privilèges, ravie de plaisir au souffle brûlant de l'autre.
Dire aussi et surtout que fut une chance pour les éditions Les Deux-Siciles que d'avoir su intéresser une plasticienne de cette envergure...
Le présent ouvrage, à la couverture argentée (un travail d'imprimeur des plus soignés, signalons-le au passage) est le vingt-troisième de la collection Poésie. Voici l'une de ses pages, deux strophes extraites d'un poème de Claude Vancour qui, comme votre serviteur, publie régulièrement dans La Revue alsacienne de littérature :
D’AMOUR (II)
Poser la veine où bat mon sang de vie
contre la vôtre, pouls contre pouls,
alacrité de la parole de votre lymphe,
de la chaleur des tessitures,
tranquillité fébrile, définitive
des retrouvailles
*
Jusqu’à ce que
la peau chuchote à l’autre peau,
jusqu’à ce que
l’amour nous ait réappris à boire.
Claude Vancour
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