"Points d'eau", de Stani Chaine, éd. de l'Envol, 1997
04/11/2019
Ce corps est une forme et jamais ne songe à partir, allant vers la fraîcheur dans le nu et l'attente, le feutre et le silence. Sans aucune mémoire.
Lente, l'eau, lente, remonte liquide et fluide et passe dans la forme de celui qui la suit, l'épouse ou la défait, l'envahit puis l'oublie. Rampe, l'eau, rampe, s'évapore ou se mêle et jamais ne se noie, aspirée vers la terre, aspirée par le ciel encore et toujours en retour.
Plonge, alors, plonge, et tes doigts tisseront ses cheveux, et tes doigts la sentiront qui s'enfuit mais qui fait l'immobile.
Alors, nage. Longuement, nage, pour ne pas t'avancer mais fondre dans la nage, le dos sec, au geste minimum, au plus tendre équilibre entre vivre et mourir.
Et là, faudrait-il encore la plus forte violence comme une délivrance à pulvériser la mer dont je connais pourtant tous les espaces intimes ?
Stani Chaine
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