"Miles, l'autobiographie", par Miles Davis avec Quincy Troupe. Traduit par Christian Gauffre, éd. Presses de la Renaissance, 13/9/2007
30/12/2019
Un livre à mi-voix avec des sacrés éclats où Miles raconte, sinon vraiment sa vie, du moins sa vie de musicien de jazz, et noir. Un peu dans le désordre, à la hâte, avec les chagrins qui reviennent, les joies qui resurgissent, il y a là une confidence brusque, chaleureuse, assez inhabituelle dans le genre "autobiographie de star". Miles Davis ne joue pas la star, il raconte sa vérité : ses potes, ses musiques, ses gamelles, ses bagarres. Du coup, on lit une chronique fabuleuse du jazz sur quarante ans, un portrait très dur de l'Amérique au mieux de son racisme ordinaire, et l'histoire d'un musicien : c'est-à-dire d'un artiste, d'un homme tout court, d'un artisan et d'un manager. Pas de mythe. Pas de romantisme. Du travail, des rencontres, des folies, du travail. La vérité - une des vérités - de la légende.
Evelyne Pieiller
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