"Signes", Hélène Mozer, éditions Ecbolade, fév. 2002, 48 pages
19/05/2020
Enfin la nuit. D'abord un réduit de silence. Mais des mots nomades, déjà, rivalisent dans la datcha d'ombre : mesures de clarté comme enchère à la chandelle. Un vocable possible, encore ! Ou tel autre ? Travail, tourment, risques du choix.
Et voici que cesse le temps dévolu. Retour aux freins du silence. Plus de murmures. Déjà le jour.
Mais violette ou blanche, qui nacre ma pente : viola humilis sur mon destin gris.
Est-ce l'aube ? La fin d'un rêve ? Tristesse gris-rossignol... Faibles taches colorées émergeant de la pénombre. Puis la couleur prend forme en fondus de lumière, en irisées flammèches.
Ce serait un bouquet effervescent, mousseux, dont le contour des fleurs s'évapore par bouffées fines (et l'arôme, dans la buée, s'évade).
A force de renoncements de fleur à fleur, d'éclatements de bulles, de pétales épousés perdus... et le bouquet n'est plus qu'une rose géante. La main qui le tiendrait, le tendrait-elle ? Et à qui ?
Hélène Mozer
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