"La mesure perdue" : Daniel Martinez
11/09/2020
Des iris mauves se renvoient les reflets que l'eau tient suspendus. C'est au-dedans que la bouche libère la mesure perdue, le pincement des cordes et l'écume des petites cruautés quotidiennes. C'est au-dehors que les stries de la mémoire se font corps, empruntant les figures des plantes quand toutes choses se précisent, chacune cherchant où poser son ombre.
Elles sont, âme oublieuse multipliée, demeure de la langue, dans la délicate alchimie des odeurs. Aux lieux-dits de hasard, au cœur de l'éclaircie jusqu'aux éclaboussures des feuillus, la nue plus fluide paraît, où les vents ont joué, où le temps, sur le vide s'est posé.
Tu pleures la figure initiale, quelque part en nous vacante. Remous des sables, coquillages perliers, ainsi se redessine à mesure l'objet de nos désirs : magnifiés. A fleur de peau, poussières d'émois, mille et un : point aveugle parmi les frondaisons.
Daniel Martinez
11/9/2020
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