Du communiqué de presse envoyé par Gérard Pfister à l'occasion de la sortie en librairie du "Journal de Baden", de Nicolas Dieterlé, j'extrais ces quelques phrases :
"Nicolas Dieterlé s'est donné la mort en l'an 2000 sans avoir publié aucune de ses œuvres ni exposé aucun de ses tableaux. Tout était prêt cependant et n'attendait que de voir le jour. Les Éditions Arfuyen ont pris en charge dès 2004 de publier l'ensemble de l’œuvre littéraire de Dieterlé. Un numéro spécial de la revue Diérèse paru en 2013 a marqué l'importance de cette écriture à nulle autre pareille... Par sa sensibilité extrême, il a éprouvé mieux que quiconque la catastrophe écologique et spirituelle qui allait s'ouvrir avec le nouveau millénaire."
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"la Poésie est une présence infiniment légère et infiniment comblante
Elle est pareille au fétu que le vent balaie, et semblable aussi à un lac profond de lumière, une immensité éblouie
Elle dort et elle est éveillée : sa lucidité vole comme une graine, son sommeil est insondable comme le cœur des hommes
Elle est colonne qu'un feu très doux embrase à son sommet pour avertir et signaler, avertir et signaler
Elle est ruche et abeille inquiète
Elle est soleil et rayon
Elle divise et réunit sans cesse, comme divise l'épée du dieu mais c'est dans un but de réunion, puis, une fois que cette réunion est assurée, il divise à nouveau pour permettre une réunion plus élevée, et ce mouvement continue sans fin, en une ascendance à la fois simple et compliquée, comme le vol de l'aigle qui se pose avec discernement sur les courants de l'air pour rejoindre le haut du ciel, sa demeure
(et sa trajectoire est sinueuse comme les mouvements du serpent dans l'herbe)
Elle est folie et sagesse
Roc et pluie
Chemin creux et arbre puissant
Elle se tient au milieu de la roue des contraires
Comme un puits au milieu d'un champ"
Nicolas Dieterlé
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