"Jours comptés", de Peter Huchel, traduction de Maryse Jacob et Arnaud Villani, éd. La Feugraie, 6/6/2011, 136 pages, 16 €
27/05/2021
Dauphins
Surveillant le large
dans le soleil blanc
je les vois quitter d'un bond
la pesanteur salée
de l'eau -
Les dauphins,
mes frères intimes,
emportent le message
vers Byzance.
Crépitement de l'air,
comme si des brandons de paille
volaient dans les buissons de tamaris.
C'est là que je veux demeurer
et dénombrer sur le versant
du défilé gris-de-loup,
les fines pierres
dressées,
usées du crissement des grillons,
pierres des morts,
brûlées aux ciels de midi.
Delphine
Meerwärts spähend
bei weifler Sonne
ich seh sie springen
aus der salzigen
Schwere des Wassers -
Delphine,
meine heimlichen Brüder,
tragen die Botschaft
nach Byzanz.
Es knistert dir Luft,
als flöge feuriges Stroh
durch Tamariskenbüsche.
Hier will ich bleiben
und zählen am Hang,
wolfgraue Schlucht,
die schmalen hohen
Steine,
schartig vom Grillengewetz,
die Steine der Toten,
von Mittagshimmeln geschwärzt.
Peter Huchel
(1903-1981)
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