"Dans le vent pourpre", de Philippe Mathy, éditions L'herbe qui tremble, printemps 2021, 130 pages, 16 €
07/06/2021
Les sanglots retenus sont ma seule arme
contre le vent qui secoue sur le mur
les ombres de nos vies. O la lumière
agenouillée tranquille entre nos ombres.
Jean Grosjean
1
Simple douceur
Soucieuse d'ascension
une coccinelle avance sur la main
Léger chatouillis
Tout en haut du doigt
elle regarde le bleu d'un ciel
trop lointain
Elle ouvre les ailes
veut rejoindre
une branche une fleur
peut-être un brin d'herbe
qu'importe
pourvu qu'on lui tende la main
2
Murs gris de métal ou de béton
murs barbelés de sang
je ne vous prêterai pas mes lèvres
L'infini parle la langue du rossignol
Seul le bleu du ciel
peut le comprendre
Je préfère lui confier ma voix
au risque du naufrage
3
Terre amarrée
à la mouvance des rivières
pour secouer - peut-être -
la cendre de nos yeux
ranimer les cris
de mouettes ou de goélands
jaillis d'un océan
où trop vite
a sombré notre enfance.
Terre échappée
au regard des vautours
vivante encore d'oiseaux chanteurs
pour dessiner note à note
sur les rondeurs des collines
les formes claires de l'amour
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