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Daniel Martinez, Le règne végétal
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Naisse un poème
Qui grignote le papier blanc
Naisse un visage sans visage
Aux yeux larges comme le vide
A la bouche de sel et d'ombre
Un corps plus absent que l'espace
Autour de l'attente étendu
Naisse une trame de poussière
Une larme de boue séchée
Un poing qui retient la lumière
Une flamme la mer l'été
Les vagues lentes sur la plage
Où vont les cavaliers du temps
Plonger leurs crinières d'orage
Remplir de lune leurs fronts blancs
Naisse une pierre sans éclat
Une muraille de silence
Naisse un mot d'encre de bitume
Un mot qui ne s'efface pas
Gravé dans le sang dans la brume
Aigu comme l'acier tranchant
Comme la lame des tempêtes
Naisse un poème.
Georges Jean
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