Les dessins du peintre Pierre Tal Coat (1905-1985) opus I
19/07/2019
On sait que Pierre Tal Coat fut remarqué par André du Bouchet qui lui consacra un livre : Cendre tirant sur le bleu, éditions Clivages, 1986, livre dont je vous conseille la lecture (tirage : 450 ex + 50 ex. HC). La rétrospective d'importance de toutes ses œuvres sur papier fut organisée par la Bibliothèque nationale de France du 15 février au 2 mai 1999.
Jean-Luc Gall a signé à cette occasion l'article qui suit :
"Né breton en 1905, Pierre Jacob, sous le pseudonyme de Tal Coat, débute dans le milieu artistique du Paris des années 30. Dès sa première exposition personnelle en 1926, il est pressenti comme l'un des talents les plus prometteurs de la nouvelle génération de peintres.
A l'entrée de l'exposition qu'avait organisé la Bibliothèque nationale au premier semestre de l'année 1999, figurait un autoportrait de 1932 au regard attachant parmi plusieurs dessins de la figure humaine. Un portrait au fusain de Gertrude Stein au modelé quasi sculptural imposait une présence massive du corps. Impression démentie par la proximité d'un dessin inspiré par la guerre civile espagnole qui donnera lieu, en peinture, à plusieurs scènes de "Massacres".
Démobilisé en 1940, Tal Coat trouve refuge à Aix. Ébloui par son séjour dans la région, une véritable mutation s'opère en lui. Au cours de l'exposition, on passait brusquement d'une série d'eaux-fortes rageuses : "Corrida", "le viol", et autres scènes érotiques..., à un sujet intitulé "Profils sous l'eau" décliné au fusain et à l'huile. Des dessins à l'encre de Chine dont l'emblématique "Aquarium" confirmaient la nouvelle orientation du peintre.
Il avait en effet renoncé à maîtriser le contour de la forme pour éprouver une intuition nouvelle, celle d'une élémentaire mouvance du monde. A ce titre "Éléments de nature" un recueil de lithographies publié en 1949, fait figure de manifeste esthétique. Initié à la gravure dès 1943, c'est surtout à partir de 1970, à l'occasion de sa rencontre avec les membres de l'atelier de Saint-Prex en Suisse, que Tal Coat grave avec persévérance...
Jean-Luc Gall
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