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A Paris, le musée du Louvre et le musée Carnavalet ont pris de concert la décision de faire disparaître les chiffres romains de certaines de leurs galeries. La raison évoquée est la difficulté pour les visiteurs de les lire. "Ils peuvent être un obstacle à la compréhension", explique la responsable du service des publics au musée Carnavalet, au Figaro. De fait, sur des panneaux ou des textes documentant une œuvre, s'il faut parler du "XVIe siècle", il sera désormais écrit "16e siècle". Les deux institutions n'ont toutefois pas l'intention d'appliquer cette nouvelle règle typographique aux rois et reines.
Nombreux sont pourtant ceux estimant que la suppression de ces chiffres dans les musées constitue un cercle vicieux qui aura pour seule finalité qu'ils soient encore moins maîtrisés. Ainsi, alors que les musées de Rouen souhaitaient supprimer la numérotation traditionnelle lors de la prochaine exposition au musée des Beaux-Arts, en s'appuyant sur la charte de l'Unapei (fédération d'associations représentant et défendant les intérêts des personnes handicapées mentales, qui demande d'utiliser un vocabulaire simple et sans références sous-entendues dans les textes explicatifs), son directeur a refusé.
La polémique a même traversé les frontières, puisqu'elle s'est retrouvée en première page de journaux italiens, comme le Corriere della Sera. Son vice-directeur y estime que "cette histoire représente une synthèse parfaite de la catastrophe culturelle en cours".
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