01/10/2021
"L'arbre le temps", de Roger Giroux, éd. Mercure de France, 30/4/1964, 104 pages
Ayant pris possession de ses ombres, le poète occupe un espace démesuré : la transparence. Est-ce une tragique état, ou le chant de l'oiseau qui est au centre de la croix ? Connaissant du moins la hauteur du souffle, est-il pour lui d'autre parole que mitoyenne ?
Au carrefour du sang et de la lumière, la phrase serait or véritable.
Poussière d'être, affleurement de paroles sensibles, feuillages qui bougent dans l'eau de l'âme, pulsation de maintes minutes... et je reste sans voix dans la fine prison des sens.
Être cela, multiple, à la pointe qui tremble, frissonne et tremble dans l'intervalle du sang et de la lumière, à la naissance de l'amour.
Rien n'est jamais dit. Et, toujours, dire ce rien. Perpétuelle naissance du poète. Et va-t-il s'arracher le visage ? Car c'est plus loin qu'il prétend voir, antérieurement à tout espace. Et qui l'emportera, d'un hurlement qui l'étrangle, ou de la joie, qu'il ne peut pas communiquer ?
Nulle fable.
De l'un à l'autre silence, en égale question, le poème s'équivoque.
Roger Giroux
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