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06/12/2020

Hommage à Sophie Podolski

Voyages

 im Sophie Podolski

 

Le menu frémissement de l’eau
libre l’entendre devenir pluie
l’esprit livré à lui-même
laisse perler
les mots élus
depuis les galeries de l’enfance
quand sous la parole du dedans
l’écriture dévoile
une grise lumière d’orage
l’automne au pied des peupliers
flaire l’indolence
l’essence même des astres hauts


A
la fin de moi ce matin relisant
Le Pays où tout est permis
Sophie Podolski a effleuré du doigt
la périphérie de l’énigme
les lys sauvages des tympans
l’amant et l’aimée une mèche qui fume
les sources vives les courses
derrière les collines de novembre
les nervures des feuilles
confondues à la sève du désir


Avec le temps absolu
dans l’ombre blanche réfléchi
une halte au feu des yeux
en ce Jardin laisse paraître selon ses vœux
une civilisation mondiale en neuf point(s)
quand le bonheur commencerait à l'issue
avec l’odeur des langues mortes
& le fil ici-là du symptôme
qui associe la source des mots
à l’envers du voir


Simple chanson filet de voix
dans le royaume du multiple
cherchant son sens et son objet
écume lignes floues offertes là
Ma Fêlure est un Ami – Aux yeux de vin fin
et mon crime est une amie aux lèvres de fine…
lorsque vains se devinent
et s’élident au-devant
l’ancienne patience
le rire du soleil
dans l’élancée des sens


Dût-elle rêver enfin
au moment de lâcher prise
à ce qui cantilène lui prendrait
ses refrains innocents
pour les disséminer
entre la terre et les amers
sans points d'attache désormais

Daniel Martinez

01/11/2020

En hommage à Sylvia Plath : "Danses nocturnes" (10 au 13 janvier 2017, Théâtre de l’Œuvre, Paris 9e).

L’actrice Charlotte Rampling a repris, le 10 janvier 2017, pour quatre représentations exceptionnelles, le spectacle littéraire et musical de haute facture Danses nocturnes. De sa voix grave, accompagnée au violoncelle par la brillante Sonia Wieder-Atherton. À l’origine de ce projet, Charlotte Rampling a restitué sur scène la poésie de Sylvia Plath. Elle y a livré en anglais - surtitré en français - un florilège de onze des plus beaux écrits de la poétesse américaine dont le suicide, à trente ans, a mis un terme à une œuvre saluée internationalement. Des textes où Sylvia Plath évoque son père (Daddy), sa mère (Medusa), l’amour (Love Letter) ou encore la féminité (Three Women).

***

Bibliographie


En français

Trois femmes : poème à trois voix (1975)
Ariel (1978)
Arbres d'hiver (1999) Chez Gallimard/Poésie
Choix de poèmes suivi de Le Livre des lits, traduction française et préface de Jean-Pierre Vallotton (1999)

Prose

La Cloche de détresse (1972), roman Gallimard/Imaginaire
Le jour où Mr Prescott est mort, nouvelles La table ronde
Carnets intimes, La Table ronde
Journaux de 1950 à 1962, Gallimard, L'un et l'autre


Deux livres sur Sylvia Plath

Sylvie Doizelet, La terre des morts est lointaine : Sylvia Plath, 1996
Valérie Rouzeau, Sylvia Plath : un galop infatigable, Ed. J.M. Place, 2003

* * *

Tout au bord (poème ultime)


La femme s'est accomplie
son corps mort

porte le sourire de l'accomplissement
l'illusion d'une obligation grecque
coule dans les rouleaux de sa toge

Ses nus
pieds semblent vouloir dire :
Nous sommes arrivés si loin, tout est fini.

Chaque enfant mort est enroulé, un serpent blanc,
Près de chacun une cruche de lait
maintenant vide.

Elle les a repliés contre son corps
comme les pétales
d'une rose refermée quand le jardin
se fige et que les parfums saignent
des douces, profondes, gorges de la fleur de la nuit.

La lune n'a pas à s'en désoler,
fixant le tout de sa cagoule d'os.
Elle a tant l'habitude de cela.
Sa noirceur crépite et se traîne.

* * *

Edge (5 Février 1963)


The woman is perfected.
Her dead
Body wears the smile of accomplishment,
The illusion of a Greek necessity
Flows in the scrolls of her toga,
Her bare
Feet seem to be saying :
We have come so far, it is over.
Each dead child coiled, a white serpent,
One at each little
Pitcher of milk, now empty.
She has folded
Them back into her body as petals
Of a rose close when the garden
Stiffens and odors bleed
From the sweet, deep throats of the night flower.
The moon has nothing to be sad about,
Staring from her hood of bone.
She is used to this sort of thing.
Her blacks crackle and drag.

Sylvia Plath

10:48 Publié dans Hommage | Lien permanent | Commentaires (0)

22/10/2019

Mort d'un juré du prix Nobel de littérature Nils Göran David Malmqvist (1924-17/10/2019)

Éminent sinologue, Göran Malmqvist a été élu à l'Académie suédoise le 11 avril 1985 pour entrer officiellement en fonction le 20 décembre 1985. Il succède à l'historien de la littérature Henry Olsson. Après son élection, il écrit en 1995 une biographie remarquée sur son ancien professeur Bernhard Karlgren : Bernhard Karlgren – ett forskarporträtt (Bernhard Karlgren – Portrait d'un savant). Malmqvist suivit les pas de son maître par une approche phonétique classique de la sinologie, proche de l'époque des pionniers en la matière qui investissaient en Chine, entre 1910 et 1912, les champs d'une recherche dialectologique qui a tenté de reproduire les canons phoniques de l'ancien chinois. Au sein de l'Académie suédoise, il a participé par ailleurs grandement à la promotion de la littérature chinoise jusqu'alors ignorée. Sous son impulsion, deux prix Nobel de littérature sont décernés à des auteurs écrivant en mandarin : Gao Xingjian en 2000 (il avait depuis 1999 la nationalité française), dont il est le traducteur suédois et Mo Yan en 2012.

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