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26/02/2019

"La part de l'aube", Eric Marchal, éd. Anne Carrière, 2013

Samedi 20 décembre 1777


     Les dégâts de la tempête avaient été considérables. La grêle et le vent avaient endommagé de nombreuses toitures, des devantures de boutiques et une multitude de vitres. Plusieurs barques avaient coulé dans le port de Saint-Jean et le port du Temple, les tentes du marché s'étaient volatilisées et les marchandises qui n'avaient pu être mises à l'abri avaient été détruites ou volées. Outre le clos Billion, la foudre avait provoqué plusieurs départs de feu, dont un dans l'arsenal, où la catastrophe avait été évitée de peu. De nombreuses bêtes, laissées dans les champs, avaient été blessées ou tuées sous les coups des grêlons ou à la suite de chutes d'arbres. Les halabés avaient fait quelques apparitions dans les maisons et jardins du quartier et de la ville, dont une remarquée lors de l'office du samedi à l'Antiquaille. Puis les rescapées s'étaient éteintes avec les gelées du lendemain. Le lundi, les premiers flocons de neige faisaient leur apparition, et le mardi la ville était recouverte d'un léger tapis blanc...
     Le rire de Michèle avait chassé provisoirement toutes les tensions qui tiraillaient Antoine. Elle l'avait entraîné dans une longue marche à travers la ville enneigée qui s'était terminée place Louis-le-Grand, où plusieurs traîneaux attendaient les clients pour des courses sur l'immense étendue poudreuse. La pratique avait été longtemps réservée à l'élite, qui possédait ses propres véhicules valant jusqu'à dix mille écus. Elle s'était petit à petit ouverte aux bourgeois qui, contre une dizaine de louis, pouvaient louer à l'heure des traîneaux plus modestes et moins performants. Savarin le charron en avait lui-même construit un, entièrement en bois, qui ressemblait à un double fauteuil monté sur deux larges patins peints en rouge. Le sien était décoré d'une figure de lion. Savarin en était très fier et le sortait de son atelier à chaque nouvelle neige.


Eric Marchal

11:47 Publié dans Librairie | Lien permanent | Commentaires (0)

05/02/2018

Focus sur la librairie familiale de Salzwedel

En 1944, quand Elga Weyhe (née en 1923) a commencé à travailler dans la librairie familiale de Salzwedel, bourgade d’ex-Allemagne de l’Est, Hitler mettait encore l’Europe à feu et à sang. Soixante-quatorze ans plus tard, à 95 ans, la plus vieille libraire du pays est encore très fringante. "J’avais beaucoup de rêves étant jeune et ils impliquaient toujours des livres", raconte à l’AFP cette descendante d’une famille passionnée de littérature. Sur le pont six jours sur sept, Elga Weyhe porte en elle au moins autant d’histoire que ses étals, son commerce ayant survécu à deux dictatures, nazie puis communiste. "J’ai essentiellement stocké des œuvres d’histoire, pour que les gens sachent ce qui s’était vraiment passé." Lorsqu’on l’interroge sur sa retraite, la libraire qui ne s’est jamais mariée et n’a pas d’enfant, se fait mystérieuse. "Ça pourrait être aujourd’hui comme demain ou encore dans un moment…"

10:42 Publié dans Librairie | Lien permanent | Commentaires (0)

10/10/2016

La Petite Librairie des champs

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La Petite Librairie des champs est née en 2008 de l'envie de faire se rencontrer autour de la poésie éditeurs, poètes et lecteurs. Éditeurs de la petite édition bien entendu.

Envie aussi de donner un espace non institutionnel à ceux qui aiment la poésie.

En liberté, en échange, sans exclusive ni chapelle.

Un lieu où la poésie entrerait et où chacun pourrait écouter dire et échanger.

Une maison et un jardin.

Une maison assez grande pour y faire entrer des poètes, leurs lecteurs, leurs éditeurs.

Pour apprivoiser ceux à qui elle fait encore peur, ceux qu'elle intimide comme ceux qui la fréquentent depuis toujours.

Nous avons reçu les poètes Julien Blaine, Daniel Biga, Claire Cuenot, Anne-marie Jeanjean, James Sacré, Claude-Louis Combet et Joël-Claude Meffre, Pierre Autin-Grenier, Hélène Sanguinetti, Dominique Sorrente, Cécile Guivarch, Rémy Checchetto, Nathalie Riera, Jacques Estager, Paul de Brancion, Brigitte Gyr, Angèle Paoli, Pierre Soletti, Muriel Vertischel, Anne-Lise Blanchard, Cédric Le Penven, Yann Mirallès et Jean-Clair Bonnel, Aurélia Lassaque et Jean-Damien Roumieu, Sandrine Cnudde, le poète sud africain Denis Hirson, la poète italienne Lucetta Frisa, la poète mexicaine Karla Olvera et l'écrivain finlandaise Kristina Haataja et j'en oublie.

Nous avons reçu le 7 juin 2015 le poète Armand Dupuy et le plasticien Aaron Clarke.

En septembre 2016, Béatrice Machet, Sandrine Cnudde et Stephen Bertrand.

Ainsi que des peintres et musiciens et de nombreux éditeurs.

Chaque année nous fêtons le Bloomsday et Joyce !

 

Le texte écrit à l'occasion de l'ouverture :

LA PETITE LIBRAIRIE a ouvert ses portes le samedi  27 SEPTEMBRE 2008 au MOULIN BRULE, à BOULBON.

 

Associative et placée sous le double signe de la passion et de la poésie.

Passion pour le livre, passion pour la poésie, passion pour ceux qui écrivent, ceux qui publient, ceux qui lisent.

En ces temps de solitude télévisuelle et d’invasion d’images agressives, nous souhaitons inventer une nouvelle manière de diffuser et d’échanger autour du livre, de la poésie et de l’art dont le besoin est pour nous une évidence et que nous souhaitons non seulement mettre au centre de notre vie mais aussi de notre maison.

 

Cette manière, nous l’avons trouvée chez Stéphane Landois de l’Atelier du Hanneton à Charpey dans la Drôme, dans l’atelier de Jacques Brémond à Montfrin et chez bien d’autres résistants d’ici et d’ailleurs.

C’est elle qui nous guide et nous pousse à ouvrir cette petite librairie de campagne, à Boulbon, au bout de trois départements, dans cette maison déjà ouverte au spectacle vivant.

Partager notre goût des livres, des textes et aussi de ceux qui les font vivants, poètes, éditeurs et lecteurs, voilà ce qui nous anime.

Car une maison ne sert pas seulement à habiter, à s’abriter, à dormir et à se tenir au chaud.

Elle peut aussi ouvrir un monde et nous en donner la clé : devenir une petite librairie pour un salon ne sera pas trop difficile et une métamorphose en valant une autre, nous pourrons habiter autrement le salon devenu la Petite Librairie de Campagne.

Notre désir : que la poésie soit présente, vivante, active, que l’art soit représenté au travers de ses liens avec le livre, que la petite édition trouve dans la petite Librairie un lieu où être accueillie pleinement.

 

Un lien: article du journal Le Monde : Article publié le 15 Août 2008 Par Thomas Wieder.

 

Source : Le Monde des Livres

 

  Extrait :

Elle concède volontiers n'avoir « aucun sens des affaires » et on la croit sur parole. Il faut dire que, pour se lancer dans la vente de livres, Sylvie Durbec n'a pas choisi l'emplacement le plus stratégique. Au milieu des vergers, à l'écart de la départementale qui relie Avignon à Tarascon, non loin du joli village de Boulbon : c'est là, dans le vieux moulin qu'elle habite avec son mari depuis une dizaine d'années, que cette ancienne professeur de français s'apprête à ouvrir, fin septembre, sa « petite librairie ». L'idée est née il y a quelques mois, au lendemain d'un grave accident de voiture. " Les livres m'ont sauvée", avoue-t-elle.

 

Le lien de la Petite Librairie: http://petitelibrairiedeschamps.blogspot.com

 

Merci à Sylvie Durbec, et que vive la poésie, D M

23:50 Publié dans Librairie | Lien permanent | Commentaires (0)