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11/09/2020

"La mesure perdue" : Daniel Martinez

Des iris mauves se renvoient les reflets que l'eau tient suspendus. C'est au-dedans que la bouche libère la mesure perdue, le pincement des cordes et l'écume des petites cruautés quotidiennes. C'est au-dehors que les stries de la mémoire se font corps, empruntant les figures des plantes quand toutes choses se précisent, chacune cherchant où poser son ombre.
Elles sont, âme oublieuse multipliée, demeure de la langue, dans la délicate alchimie des odeurs. Aux lieux-dits de hasard, au cœur de l'éclaircie jusqu'aux éclaboussures des feuillus, la nue plus fluide paraît, où les vents ont joué, où le temps, sur le vide s'est posé.
Tu pleures la figure initiale, quelque part en nous vacante. Remous des sables, coquillages perliers, ainsi se redessine à mesure l'objet de nos désirs : magnifiés. A fleur de peau, poussières d'émois, mille et un : point aveugle parmi les frondaisons.

 

Daniel Martinez
11/9/2020

 

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Lu Shan

11:04 Publié dans Variations | Lien permanent | Commentaires (0)

08/07/2020

Au refuge des Mattes

Parpaings de lave rouge
et quartiers de basalte
sous les hématomes d'encre pâle
que disperse l'orage
tout s'arc-boute
et cette eau qui ligne à ligne
grave les traces du passé
a confondu le nôtre
aux derniers degrés du sommeil
nous les avons conduits à bien
images floues sons ouatés
ce furent les dernières
coordonnées de l'ombre

percée vive par le bleu
d'une robe négligemment

posée sur le vantail
vacillant de l'onde
un rien dans quoi la vie se précipite

avec les remous des orges
des herbes émeraude
et des roses sauvages
le corps de l'air aspiré du dedans
soustrait à l'érosion des jours

 

Daniel Martinez

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03:32 Publié dans Variations | Lien permanent | Commentaires (0)

27/06/2020

"Laisse-moi avancer", de Daniel Martinez

Laisse-moi avancer à reculons dans ta mémoire
convergent là lignes de nuit lumière
la lune d'or a semé sur le bassin
huit fleurs de nénuphars
blanches comme tes mains
sous le voûtement sombre de l'allée
qui retient l'âme à la surface de la terre
Laisse-moi lent dans tes gestes
pour donner corps
au silence bleu du premier cercle
à la grande diagonale de l'entre-deux
où le Temps du temps a inscrit son nom
et connaît l'eau qui me cerne la main
porteuse de ton jardin océan
à rosée de bulles affolée d'éther
Laisse-moi voler aux verts friselis
leur vapeur magique les frissons du délire
les desseins des nuées
absente retrouvée
maintenant que tes paroles
sont ces restes d'échos
florules apparues sous la cendre
traversée de signes indéchiffrables

 

Daniel Martinez


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20:23 Publié dans Variations | Lien permanent | Commentaires (0)