01/11/2020
En hommage à Sylvia Plath : "Danses nocturnes" (10 au 13 janvier 2017, Théâtre de l’Œuvre, Paris 9e).
L’actrice Charlotte Rampling a repris, le 10 janvier 2017, pour quatre représentations exceptionnelles, le spectacle littéraire et musical de haute facture Danses nocturnes. De sa voix grave, accompagnée au violoncelle par la brillante Sonia Wieder-Atherton. À l’origine de ce projet, Charlotte Rampling a restitué sur scène la poésie de Sylvia Plath. Elle y a livré en anglais - surtitré en français - un florilège de onze des plus beaux écrits de la poétesse américaine dont le suicide, à trente ans, a mis un terme à une œuvre saluée internationalement. Des textes où Sylvia Plath évoque son père (Daddy), sa mère (Medusa), l’amour (Love Letter) ou encore la féminité (Three Women).
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Bibliographie
En français
Trois femmes : poème à trois voix (1975)
Ariel (1978)
Arbres d'hiver (1999) Chez Gallimard/Poésie
Choix de poèmes suivi de Le Livre des lits, traduction française et préface de Jean-Pierre Vallotton (1999)
Prose
La Cloche de détresse (1972), roman Gallimard/Imaginaire
Le jour où Mr Prescott est mort, nouvelles La table ronde
Carnets intimes, La Table ronde
Journaux de 1950 à 1962, Gallimard, L'un et l'autre
Deux livres sur Sylvia Plath
Sylvie Doizelet, La terre des morts est lointaine : Sylvia Plath, 1996
Valérie Rouzeau, Sylvia Plath : un galop infatigable, Ed. J.M. Place, 2003
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Tout au bord (poème ultime)
La femme s'est accomplie
son corps mort
porte le sourire de l'accomplissement
l'illusion d'une obligation grecque
coule dans les rouleaux de sa toge
Ses nus
pieds semblent vouloir dire :
Nous sommes arrivés si loin, tout est fini.
Chaque enfant mort est enroulé, un serpent blanc,
Près de chacun une cruche de lait
maintenant vide.
Elle les a repliés contre son corps
comme les pétales
d'une rose refermée quand le jardin
se fige et que les parfums saignent
des douces, profondes, gorges de la fleur de la nuit.
La lune n'a pas à s'en désoler,
fixant le tout de sa cagoule d'os.
Elle a tant l'habitude de cela.
Sa noirceur crépite et se traîne.
* * *
Edge (5 Février 1963)
The woman is perfected.
Her dead
Body wears the smile of accomplishment,
The illusion of a Greek necessity
Flows in the scrolls of her toga,
Her bare
Feet seem to be saying :
We have come so far, it is over.
Each dead child coiled, a white serpent,
One at each little
Pitcher of milk, now empty.
She has folded
Them back into her body as petals
Of a rose close when the garden
Stiffens and odors bleed
From the sweet, deep throats of the night flower.
The moon has nothing to be sad about,
Staring from her hood of bone.
She is used to this sort of thing.
Her blacks crackle and drag.
Sylvia Plath
10:48 Publié dans Hommage | Lien permanent | Commentaires (0)
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