09/09/2021
"Diérèse" 62, mars 2014, 306 pages : une couverture de Pacôme Yerma
Ces couvertures de longue haleine qui font l'histoire de Diérèse, et sur lesquelles j'aime à me pencher, au fil du temps. Ici, la première du numéro 62, où quatre noms s'inscrivent, qui sont le fruit d'émotions concertées, concertantes.
... Et puis, ce n'est pas seulement l'automne "malade et adoré" que rappelle cette couverture, c'est aussi et surtout, emporté par l'hiver qui l'a laissé paraître, le temps que les mots, les vies cristallisent à mesure. Qu'il me soit permis de me reporter au célèbre poète de la dynastie Song, Su Dongpo, ce qu'il écrivit à son frère, en des temps reculés, chemin faisant :
1061, au monastère de Mian-chi
La vie humaine, partout la même, n’est-ce pas ? À quoi la comparer ?
Au vol du cygne qui se pose, sur la neige, la boue :
Dans la boue, au hasard, les empreintes de ses pattes.
Le cygne s’est envolé, comment savoir où ?
Le vieux moine est mort, la pagode est neuve,
L’ancien mur, délabré ; nos anciennes inscriptions, illisibles…
Quelle pénible ascension, tu te souviens !
C’était long, nous étions épuisés et l’âne boiteux en train de braire
Su Dongpo
02:38 Publié dans Diérèse 62 | Lien permanent | Commentaires (0)