23/12/2019
"Le Blanc de l'ombre", de Marie Sunahara, éd. Le Carbet, 2002
Née à Tokyo, Marie Sunahara a vécu au Japon, vivement intéressée par la culture européenne. Elle décide de s'installer en France, à Paris où elle a résidé pendant 20 ans. Puis fait retour dans son pays d'origine, en 2012. A la manière de haïkus, ces poèmes extraits de son premier recueil Le Blanc de l'ombre:
Un chat s'étire
La lune sourit
A la nuit sableuse
* *
Les doigts de Chopin
Effleurent les roses
Le silence pleure
Plus pâle
* *
Une baleine
Sur la plage fiévreuse
Des bateaux chavirent
Dans la poitrine
L'ombre n'existe pas
Elle est une couleur
Comme les autres
* *
Tisser le silence
D'un fil blanc
De l'ombre
Marie Sunahara
12:47 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)
22/12/2019
La revue "Science Advances", 20 décembre 2019
Ce n’est pas une sonnette d’alarme, c’est un carillon désespéré. « Notre précieuse Amazonie vacille au bord de la destruction fonctionnelle, et nous-aussi », écrivent les chercheurs Thomas Lovejoy, de l’université George Mason, et Carlos Nobre de l’université de Sao Paulo. Ces deux experts lancent un appel dans la revue Science Advances, ce vendredi dans une tribune titrée : « L’Amazonie à un tournant : dernière chance pour agir.»
Selon leurs recherches, le taux de déforestation atteint désormais 17 % sur tout le bassin amazonien et 20 % sur la portion brésilienne. Le problème central est l’impact sur le cycle hydrologique. Les arbres absorbent l’eau des précipitations, puis en rejettent une partie par transpiration végétale, l’humidité s’évapore et se condense, ce qui crée des nuages et de nouvelles précipitations. Avec la déforestation, « jusqu’à 50 % de l’eau de pluie n’est plus disponible pour être recyclée », écrivent les chercheurs.
Risque de réaction en chaîne
Selon eux, si la tendance continue, l’Amazonie va « se transformer en savane », en commençant par les zones au sud et à l’est. Les premiers signes sont déjà là, avec une saison sèche qui dure plus longtemps et des températures en hausse. La bonne nouvelle, écrivent les chercheurs, « c’est que l’on peut reconstruire une marge de sécurité avec un programme ambitieux de reforestation ».
Les chercheurs le rappellent, il ne s’agit pas que de l’Amazonie. Avec la fonte du permafrost (sol gelé à forte densité en carbone) de l’Arctique et de la banquise du Groenland, on risque une réaction en chaîne irréversible qui pourrait transformer la terre en étuve. Tic, tac...
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"Les yeux noirs", de Gu Cheng, traduction d'Isabelle Bijon et Annie Curien, éd. du Peuple, mars 1986 (Pékin)
La venue
ouvre donc la fenêtre et caresse les tourbillons d'automne
les jours d'été sont une tasse de thé fort enfin éclairci
il n'y aura plus de cauchemar ni d'ombre lovée
mon souffle est nuage et l'espoir chant
ouvre donc la fenêtre et je viendrai
tes cheveux noirs s'éparpillant sur un ciel limpide
sur le faîtage sonore les hommes et les drapeaux fragiles
vont à petits pas sans soulever de poussière
je suis arrivé tu n'attendras plus amèrement
il suffit de fermer les yeux pour trouver tes lèvres
il était une barque flottant des sables du rivage vers la falaise
les rayons du soleil s'inclinaient tels des rames plongées dans les rêves
il n'y a pas de roi suprême pas d'âme suprême
tu es mon épouse ma vie impérissable
je dirai dans ton sang toutes les choses du lointain
le monde est une nécropole que scellent les voix du souvenir
août 1982
Gu Cheng
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