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16/11/2017

Dans la rubrique "Récits", in Diérèse 72

Bonjour à toutes et à tous. Me revoici après quelques jours au calme, passés à me ressourcer avant la reprise du chantier diérésien, où le travail ne manque pas... Commençons si vous le voulez bien, pour annoncer le numéro 72, avec les proses de ce volume à venir. Six noms d'auteurs ont été retenus dans la rubrique "Récits". Lionel Bourg, pour commencer :

 

C’est là que j’ai vécu

1

Rien.

Une saute de vent, peut-être.

L’air à peine que la brise froisse ou, dans les arbres en bordure de chaussée ― tilleuls, platanes ―, la respiration lente des feuilles lorsque le soir suspend négligemment les lambeaux de son châle aux volets refermés de la nuit.

Des gouttes de pluie, fines, légères, comme timides encore.

Des passants que l’on croise et, c’est quoi ce truc ? l’odeur de chloroforme des fleurs dans une boutique où l’on ne sait quel bouquet choisir ― des roses, bien sûr, à moins que ces œillets, ces petites violettes… ―, regarde, s’attarde, s’apprête à rebrousser chemin, remerciant la vendeuse à laquelle on sourit tandis que, dehors, des mômes bondissent de flaque en flaque afin de mieux éclabousser les paroissiens auxquels un étrange destin paraît avoir cousu les paupières...


Lionel Bourg


A bientôt, amitiés partagées.

12/11/2017

François Delfosse à la galerie Didier Devillez (23/11 au 16/12/17)

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Les Territoires de la peinture


GALERIE DIDIER DEVILLEZ
53 rue Emmanuel Van Driessche
1050 Bruxelles (Belgique)

ouvert les jeudi, vendredi et samedi
de 14 à 18h30
et sur rendez-vous

10/11/2017

Moirures XVIII

XVIII

 

C'est dans ma tête        dans chaque cellule
qu'elle se glisse l'enfance tienne
et qu'elle joue les centaures d'automne
de tous côtés           comme les clignements
d'un œil de feu sur les murs de la chambre
            fine se déchire
                                cette bouche
où se lovent les raisins de la mer
une île de sel y puise avec délice
le goût de la fraîcheur
un demi-dieu la traverse        à ras de ciel
empruntant la couleur de la colline
sa légèreté de liège flotte face au livre de la dernière nuit       
phrases scellées        lettres jamais envoyées

il me souvient
jour après jour

à même le blanc des pages
de ces instants sans qualité
sans arrêt le lézard
                          traverse la muraille de ton désir
comme au-dedans me prend
me déchire
novembre        dans l'obsession des jours plus courts
entre les feuilles éparpillées sur le secrétaire
nous revenons à nous-mêmes

et sous le glacis du tableau qui me toise
l'espace de quelques secondes apparaissent
les repentirs           la toile de fond
la fin d'un monde entrevu
qui s'abandonne
sombre

 

Daniel Martinez

10:17 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)