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19/08/2014

Correspondance Henry de Montherlant-Michel de Saint-Pierre opus 2

Suite et fin :

 

Les écrivains et hommes publics : "J'aimerais bien voir votre étude sur GIRAUDOUX dramaturge. Tous ces messieurs sont des "mimes ingénieux", rien de plus (et c'est Romain ROLLAND qui les appelait ainsi, dans une lettre qu'il m'écrivait il y a vingt ans)... (19 mars 1946). - "Je lis dans les gazettes que je ne sais quel dominicain, à une des conférences sur CLAUDEL... a dénoncé le "faux mysticisme" de Santiago, pendant que Popaul* "opinait de la tête". Puisque vous voulez bien le penser "le plus grand peut-être des écrivains vivants", ne pourriez-vous rappeler que BERNANOS l'écrivait aussi récemment ?..." (1947 ; d'après une note postérieure). - "Voici la phrase de de Gaulle dans une lettre à Saint-Robert [Philippe de Saint-Robert], du 22-2-68. Je n'ai pas noté le début, où il le remerciait de son livre sur moi, et qui était quelque chose comme : "comme vous nous le montrez bien..." et la suite allait ainsi (copiée, elle)... "longeant le bord de l'océan religieux, que son génie ne quitte pas des yeux, ni de l'âme, sans y pénétrer jamais"..." (21 janvier 1970). 

O tempora, o mores : "Mon article sur GENEVOIX lu hier soir à une scéance organisée à la Sorbonne..., n'a pas provoqué les "mouvements" que certaines phrases de la fin auraient pu faire craindre. Malheur aux anciens combattants. Dans le monde d'aujourd'hui, et plus encore de demain" (27 avril 1961). - "J'ai reçu votre article sur le Biafra auquel il est possible que je n'aie pas répondu, n'ayant aucune idée sur ce problème, & celui sur le Portugal, auquel j'ai répondu que le Portugal perdrait d'ici peu ses colonies, - et où j'ajouterai... que la France subirait bientôt le sort de la Tchécoslovaquie..." (30 septembre 1964).

La jeunesse : "Aucune époque que la nôtre, n'a vu le problème de la jeunesse autrement que "dans le cadre" du problème général de l'homme ; il y a là un dérèglement... ; les clercs, une fois de plus, ont emboîté le pas aux politiques, qui, eux, savent ce qu'ils font..." (26 décembre 1960). - "... La position que j'ai toujours eue devant les jeunes gens. Leur sensibilité, quelquefois leur générosité, leur insouciance du sacrifice sont admirables. Mais ce qu'ils pensent est sans importance. Que penser qui vaille qu'on l'entende quand on n'a ni expérience, ni jugement, ni culture, ni moyens d'information ?..." (3 novembre 1961).

Le mariage : "Personnellement, je ne suis pas l'homme du mariage, mais j'admire ceux qui peuvent mener tant de choses à la fois : une oeuvre, une femme et de nombreux enfants. Cela me serait et m'aurait été toujours proprement impossible..." (10 août 1965).

Vers la déchéance et le suicide : "Je viens de perdre un oeil définitivement mais l'autre est intact, et je ne suis pas défiguré..." (25 mars 1968).

Son testament spirituel : "... Je n'ai jamais cru qu'on eût besoin de "maîtres à penser". Ce sont des "maîtres à conduire" dont on a besoin, et, touchant la façon de se conduire dans la vie, j'ai résumé à peu près tout ce que j'avais à dire dans les trente dernières pages de Va jouer avec cette poussière..." (17 février 1970).

                                                                           Henry de Montherlant

 

* Paul Claudel

11:19 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

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