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27/09/2014

Poèmes à Gaëlle IX

IX

 

Aux hautes heures de la nuit

alors qu'il pleuvait, qu'il grêlait même

comme le vent sur la croisée

donnait à chaque goutte un son distinct

nos deux chaises paillées

veillaient dans la petite pièce

cette ombre bleutée venue

se loger à son tour en nos yeux.

 

Depuis la grotte de ton ventre

vinrent ses premières poussées

Gaëlle attendait son heure

impatiente, n'ignorant pas

que nous allions l'appeler

dans la langue pure de Li Po :

"celle qui vient avec la pluie".

 

Mille regards translucides l'accompagnaient

dans sa quête, ici, très loin

espérant avec elle

l'Instant de la libération

la silencieuse paix du ravissement

pour clamer l'immanence au monde.

 

En bordure du Roji

ces "pierres d'atout" furent

caillots de ton sang versé, Mei,

pour que naisse notre enfant

par les chemins du monde

avec les arabesques des pluviers dans l'empyrée

et les vols d'oies au long cours.

                                                      Daniel Martinez
                                                                          (27/9/14)

* Les précédents "Poèmes à Gaëlle", les VII et VIII, sont en date du 28/8.

11:31 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

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