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21/01/2017

Les éditions Paupières de terre

Grande dame de l'édition, Claire d'Aurélie le fut. Hommage lui soit rendu à la lecture notamment de : Il vient, il vient le papillon. Poèmes aztèques, traduction de Jean Rose, éditions Paupières de Terre, 104 pages.

Domaine peu exploré de la poésie, mais d'un intérêt certain, la poésie aztèque eut la chance de trouver éditrice en la personne de Claire d'Aurélie, qui animait une petite maison d'édition sise dans le dixième arrondissement parisien, qu'elle tenait avec Louise Bonnenouvelle. Après avoir dirigé cette maison depuis l'année 1989, Claire s'est éteinte le 14 janvier 2014, et je vous invite à lire le bel hommage rendu (sur le site de Paupières de Terre) par David Collin.
Aujourd'hui donc, par ces temps incléments mais propices à la lecture, je cède la parole à Tirthankar Chanda qui va nous parler de ces fameux Poèmes aztèques, traduits par Jean Rose :

Que reste-t-il de la grande civilisation aztèque près de cinq siècles après sa destruction par Cortès et sa soldatesque ? Des vestiges architecturaux, des noms dans des livres d'Histoire et, ce que le grand public ne sait peut-être pas, des manuscrits laissés par les évangélistes de la première heure qui s'étaient mis à enquêter en ethnologues avant la lettre sur la civilisation disparue. Il s'agit, écrit Jean Rose, traducteur de la poésie aztèque, d'"une masse documentaire d'une telle qualité qu'il nous est aujourd'hui possible de restituer de façon satisfaisante la vie quotidienne des Aztèques, mais encore, autant que l'immense différence des mentalités le permet, de saisir leurs façons de penser, de sentir et de croire, bref leur manière de concevoir le monde et les rapports que l'homme entretient avec lui."

Parmi ces manuscrits, un étonnant corpus de poésie aztèque traduits pour la première fois en français. Un corpus de quelque deux cents poèmes qui nous étonnent parce qu'ils sont très modernes par leurs thèmes : la joie de vivre, la précarité de la vie, l'amitié. 
        "Mon coeur est heureux. J'entends une chanson.
        Je vois une fleur.
    Puissent-ils ne jamais se flétrir ici-bas !", chantait l'Aztèque Netzahualacoyotl au XVe siècle. Maudissant la mort, un autre proclame :
        "Je regarde la mort avec colère.
        Je souffre !
        Que puis-je faire en vérité ?"
        Rien, en vérité !
Ou encore :
        "Voici qu'ouvre ses corolles
        L'Arbre fleuri de l'amitié.
        Ses racines, c'est la fraternité des grands
        qui se rassemblent ici
        dans la maison du chant."

Expressive, concise, harmonieuse, la poésie aztèque ressemble à ce peuple précolombien du Mexique dont le raffinement et l'inventivité nous touchent par-delà les siècles. L'excellente traduction de Jean Rose est bien évidemment pour quelque chose dans la fraternité que l'on ressent à la lecture de ces poèmes, initialement composés en nahuatl. A lire sans délai !

                                                                                   Tirthankar Chanda

10:34 Publié dans Editions | Lien permanent | Commentaires (0)

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