01/02/2015
Eric Barbier sera présent in Diérèse 64
Une fleur (pourquoi l’hiver n’éveille-t-il qu’elle dans ce fouillis de camélias ?) que le froid semble méduser et ainsi elle restera vive dans ce gel sauvage, vive et muette dans le même temps, comme l’orbe de ce pays immense souvenu dans le regard de l’homme déjà visité par un patient abattement.
Je me perds dans une gorgée d’eau née du dégel des branches d’un cèdre immense, eau recueillie dans le creux aveugle d’un bassin improvisé de graviers. A hauteur d’homme, le tumulte éteint d’une fête d’incroyants, partage essentiel de la voix très basse du mystère.
Le matin froisse la raison, matin dénudé par un ébat de merles affairés à grappiller des baies sous la grisaille chancelante du ciel. Soleil blasphémé par nos impostures indifférentes, un présent d’une si pâle occupation que le souvenir s’y confond avec la mémoire.
Eric Barbier
20:00 Publié dans Auteurs, Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)
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