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01/03/2016

Diérèse n°48/49, été 2000, spécial Pasolini, 15 €

Ce numéro de Diérèse, encore disponible, avait été concocté en grande partie par le traducteur Laurent Chevalier qui depuis s'en est allé. On peut y lire des pages inédites de son Journal (1948-1949), voici l'un de ses poèmes, pages 30, 31 :

Nella stanza gela l'improvvisa
prezensa della mia salma. Torno
ai primi sogni dell'esistenza ;
sogni partoriti da una luce scabra
di deserti infantili, nel cui vuoto
allucinate vaneggiano campane
sfibrate, infrante, balbettanti.

Io mi distraggo nella gioia d'ingenui
e indegni desideri : ma Lui vuole
morire, ha già deciso.

                           Non ho forse
bevuta tutta la mia vita ? C'è un odore
d'incenso nei calzoni che la brama
accarezzava... un odore di pioggia...
di polvere... une tenerezza intensa
e acida...
                       Ecco la visione, immensa,
l'intero panorama di una pianura
illuminata da un sole serale,
dove le campane d'una mia infanzia
di delirio, d'acido assopimento
balbettano note e frasi mortali.

                Pier Paolo Pasasolini

* *

Dans la pièce le froid gagne la présence
inattendue de ma dépouille. Je reviens
aux premiers rêves de l'existence,
rêves accouchés par la lumière âpre
de déserts enfantins, et dans ce vide
halluciné délirent des cloches
épuisées, brisées, balbutiantes.

Je me distrais avec joie des désirs
candides et indignes : mais Lui veut
mourir, il a déjà décidé.

                             N'ai-je peut-être pas bu
ma vie jusqu'à la lie ? Il y a une odeur d'encens
dans les pantalons que l'appétit
caressait... une odeur de pluie...
de poussière... une tendresse intense
et piquante...
                       Voilà la vision, immense,
le panorama entier d'une plaine
illuminée par le soleil du soir,
où les cloches de mon enfance
- de délire, de piquant assoupissement,
bégaient des notes et des phrases mortelles.

                   traduction de Laurent Chevalier

Notons qu'il n'existe pas à ce jour une édition intégrale des poèmes de Pasolini, qui fut étonnamment prolixe. Sa production quasi quotidienne, il la donnait à des revues (en 1942, il crée avec des amis les revues littéraires Eredi et Il Setaccio), des journaux, des magazines, des brochures, etc. Aucune recension complète n'a été faite à ce jour...

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