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30/05/2015

Notes et contre-notes, à Martin Melkonian

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Figure – Une figure au miroir entre celle de l’enfant infini et celle de son père plus achevée toujours.

 

Une chance – Le poème est un objet trouvé “perdu artificiellement sur ton chemin.” Il n’est jamais ta commande (n’est pas adressé).

 

Soigne l’uniforme – Cette lumière que tu forges à être et qui les éclaire sur toi-même est aussi ton bouclier. Plus uniforme est-elle, plus invincible il sera : tout dire castre la fable. Mais laisse leur une seule ombre, ils en feront une brèche, ou la ténèbre d’une épée tombante.

 

L’appui – Reviens sur tes pas et tends le pied à l’écueil que ton instinct éluda. Au lieu du problème il est une solution, le degré nécessaire au passage du suivant, plus haut qu’invisible, mais au-delà des yeux.

 

Résignation – Du moment qu’une chose m’apparaît irréalisable, son projet s’annule dans cette même seconde où son désir se serait assouvi. Le vide est de lui-même une matière pleine.

 

Dans l’étui – Ces choses du monde qui me font une figure de leurs ombres ne sont pourtant pas vues : mes yeux sont rentrés, rangés ; occupent, stupéfiés, l’étui kaléidoscopique du moi.

 

Luminaires – Cette lumière, lieu des yeux qui lisent, affaiblit ou renforce l’imprégnation aux lectures. Les caractères s’y détachent peu ou prou selon l’éclairage où elle nous tient. Une lampe, une météo, du feu d’un esprit règle la nuance.

 

L’éternel dupe – Que cette chose qui n’avait jamais été soit, convainque d’imaginer d’elle qu’elle a toujours été.

 

Les sans-purges – Les gens qui ne font pas de cauchemars m’effraient : ils vivent sans purges.

 

Qu’un temps – Passé ne sera toujours qu’état dégradé du présent gravé.

 

Capiteuses – Ces pensées trop fortes, gestes de l’esprit qu’une sommation de l’ivresse désarme et exile au soir, volontairement, se reforment et m’assiègent et piquent les bords de la chair, fébrile au matin. Dans cet état, plus sensible parce qu’exacerbé, enfin je les tolère et peux dire : l’alcool se retirant des liqueurs les assèche, à la langue leurs saveurs se fixent.

 

                                                           Stéphane Bernard

18:55 Publié dans Arts, Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

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