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20/07/2015

Lettres à Gaëlle XX

XX


Les yeux mi-clos le coeur battant
quelque chose qui flottait
hors de la nuit des hauts sapins
avec dans la poitrine la lande bossuée
le jour en haillons d'ailes
en lisière desquelles s'abîme et renaît
une de ces phrases aimées
qui voudrait tramer le monde

 

Tu es là qui me donnes
dès l'instant où la lumière se déclare
cette force qui me manque
dans l'ordinaire des jours
dans les sillons dessinés le ciel
les traces du pinceau
les évidences du travail
accompagnent toute une suite d'images peintes
qui font que l'on finit
par être hanté par elles

 

Touches-en le fond
et penche vers le bleu
où matière et idées s'interpénètrent
le vent le feu maintenant fumée
suit l'ombre portée sur le mur
et tes mains redessinent
l'amandier qui du fond du Jardin
laisse ses coques sèches craquer sous le pas

 
Sous la surface d'un invisible présent
cela bien même d'où filtre
cette réécriture du monde
où la vie les viviers impériaux de l'ancienne Chine
se gonflent grimés d'émaux
harnachés de vieil or
criblés de particules blanc bleuté


                                         Daniel Martinez

20:39 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

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