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13/08/2015

Une crise de la Poésie ?

La question revient, dans vos courriels, sur une défiance vis à vis de la Poésie qui ne trouverait pas seulement racine dans une désaffection du lectorat, relayée à présent par un désengagement des intermédiaires institutionnels, mais dans une alarmante obstination de certains éditeurs à promouvoir des poésies de chapelle - comme on dirait des "auteurs-maison" - à peu près illisibles et pourtant soutenus jusqu'ici, ces éditeurs, petits et grands d'ailleurs, par le jeu des subventions qui fausserait la donne. Une certaine inéquité dans la distribution de la manne, selon vous, règnerait dans ce milieu très cloisonné, opaque à souhait, pas seulement du côté comptable.
Vous me faites remarquer aussi que dans les revues, alors qu'une circulation des idées a lieu, des confrontations intéressantes, une variété de tons et de courants... cette variété est gommée par le milieu éditorial (un peu comme l'éclipse des auteurs non admis à figurer au programme dans les manuels scolaires). Que la part des traductions est notoirement insuffisante et que sur cette peau de chagrin qui resterait au Domaine étranger les choix ne seraient pas toujours les plus judicieux. A quoi et à qui l'imputer ?
Bref, que les lecteurs - car il existe bien un lectorat de Poésie - ne peuvent se contenter de lire ce qu'actuellement on leur présente sur les éventaires. Livres dont une bonne part ne convainc même plus les critiques littéraires, c'est dire !

A mon sens, vous n'avez... pas tort. Il y a bien un problème de fond, des questions qui mériteraient d'être abordées avec les éditeurs de poésie en particulier, et qui restent durablement dans l'ombre, faute de communication. D'une manière générale, je crains qu'il ne faille pas toujours s'en remettre à une carence du lectorat de poésie, poésie qui a de multiples visages et dont une quantité non négligeable passe aux oubliettes de l'histoire littéraire, pour des motifs pas très clairs - extra-littéraires ? La Poésie n'est pas une, pour commencer, tâchons de respecter, côté offre au public, sa diversité foncière. DM

Je reçois à l'instant une remarque intéressante d'un plasticien et poète, que je vous livre derechef : "Je peux t'assurer que l'on rencontre la même chose dans le milieu de l'art, celui des galeries et autres..."
Sans commentaire.

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