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16/08/2015

Lettres à Gaëlle XXI

XXI


Aux fibres herbes nuages filons irisés
passés en l'inclinaison des songes
où blondissent les pierres
au faible ondoiement du champ d'orge
que pour moi tu pointes du doigt
serait-il point d'appui à l'imagination en fuite

Au domaine pur des nombres et des reflets
ces menues particules que l'oeil aura saisies
dont le souffle filigrane le camaïeu des verts
et les invisibles veines d'un corps
qu'elles irriguent continument


Avec le chiffre des augures sifflé
et la part du dieu dans les mille et cents
frôlements qu'intègre la frondaison
sources menues soupçons infinis d'une Histoire
la nôtre dans sa naïveté première reconnue
foin des malheurs du monde

Le jour a mis sa marque
sur l'âme neuve des feuilles appariées
sur les spires d'ambre du hêtre détachées
que libère l'oiseau le pic noir
qui en fera la coiffe future de son nid


Il n'est de qui-vive plus exquis
de rite plus immuable
pour témoigner du déchirement
de l'air à cet instant où nous marchons voyant
qu'il emprunte la matière de nos corps
pour infiltrer l'insaisissable
les flammes de l'été aux persistants tremblés


de l'air qui dit redit la péripétie du Temps
les forces d'un monde en travail
creuse en nous toutes les perceptions sensibles
elles tressent au long du mur d'enceinte
un long collier de lierre funambule


L'épine du buisson ne saigne plus
les eaux d'en bas s'étirent
désertent la nuée
passé la haie de thuyas
le pré voisin semble un jet de buée


                                          Daniel Martinez

21:02 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

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