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25/05/2018

"Tout poème est bestiaire ardent" Robert Sabatier (1923-2012)

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Dessins de Pacôme Yerma



Ici ou là, on me demande d'où me vient cet attrait pour le monde animal, celui dont nous sommes la composante j'allais dire majeure, soit : douée d'intelligence (et bien qu'il existe une "intelligence" animale liée plutôt à l'instinct de survie). Cet instinct qui nous habite tout aussi bien, que nous tâchons de sublimer au mieux, dans un monde aujourd'hui condamné...

Oui, continuer malgré tout de célébrer ainsi la création, sous la poussière des vanités. Ce côté sauvage que je ne renie pas, ce côté perdu (égaré même, dans le tourbillon mégalomaniaque d'une époque qui voudrait régenter l'univers quand elle est à peine capable d'assumer ses dissensions aux quatre coins du globe) de l'animal qui toujours subit face à l'homme, ce côté démuni - un peu comme le sont les poètes face au verbe (non pas les faiseurs, les moulins à vent de la chose écrite).

Plus encore, approcher la fracture entre l'espace originel et l'autre espace, où règne en définitive, à l'égard de ce qui vit, l'inimitié. C'est dans cette optique d'une impossible reconstitution que mes pensées vont, non s'y perdre mais agriffées à la chaîne de cols-verts qui traversent le temps, à portée de regard encore ; et, au sein de la nue, renaissent une seconde fois.

Sachant que la Nature nous aide à revivre ce que nous sommes, en notre fond prodigieux car il ouvre sur des sphères encore inconnues de nous-mêmes. Mais aussi, mais surtout, à prendre la mesure de cette double appartenance que le vernis de la culture tente d'occulter. Sans y être jamais parvenu.

Amitiés partagées, DM

09:58 Publié dans Bestiaire | Lien permanent | Commentaires (0)

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