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27/01/2017

Roger Giroux (1925-1974)

Nulle hirondelle, pas un saule. Mais, au commencement, la monstrueuse cécité du poème.
Et je dis le calme visage de l'eau dans un creux de montagne : un voyageur s'y vient laver, de quelle solitude ? Il coule, au fond de son silence. Et le décor enneigé garde l'énigme de l'hiver. Puis la piqûre d'une étoile.
En ce pays insolite et sans âge, trop lucide, la voix se glace.


* * *


Et j'habite une attente muette. Séparé, de la seule distance d'un nom, tel est ce lieu de moi, cette unique parole, béante.


* * *


La vie, si proche. Un homme passe. Il chante. Les bruits du soir. L'ombre et ses parfums. Un arbre (ou c'est une âme qui regarde ?) Le ciel, géométrique.
Mais nulle phrase n'est donnée.

 


* * *


Cette besogne d'écriture où je m'efforce, est-ce la chair qui saigne, d'un monde inavouable ? Ces mots blessés, j'en souffre la blessure ( et je n'en souffre pas). Toute bouche est mensongère, si ce n'est un baiser.
Phrases ! Voulez-vous que je vive ? Qui saurait dire où est le sang, quel est le souffle ?
Qui ose dire... ?

                                                                         Roger Giroux

                                                                           in L'arbre le temps,
                                                  éd. Mercure de France, 30/4/1964

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17:17 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

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