15/01/2016
Un poème de Jean Lescure (1912-2005)
Feuilles de tremble
A courir les saisons le vent ne s'use pas
C'était comme une nuit au milieu du silence
aucun regard pour marquer l'heure
aucune main pour la fraîcheur
aucune source
seule au creux de la paume
un peu d'eau qui me regardait
A soleil rouge vent promis
à soleil vert la mort s'avance
longtemps longtemps pour que paraisse
à la pointe de tes doigts
l'aile calme d'un mouchoir
Le feu n'a pas raison du soir
paraissez ombres de la mort
de l'amour la maison garante
raconte le divin silence
Il y eut un moment
le printemps parut respirer
la peau des choses s'étonner
plus tard elles attendaient
encore que je leur parle
le silence n'était pas assez grand
Jardinières du jardin perdu
les mains échappent aux saisons
Jean Lescure
in Feuilles de tremble
éditions Proverbe, 2001
17:02 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
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