30/09/2016
Un poème automnal de Rouben Mélik (1921-2007)
Sonnet
du pays nocturne
Dans ce grand mouvement d'automne où j'entre avec
Ma force neuve, à peine est-ce d'un corps durable
Et trop la nuit me hante encore mesurable
Si morte la mémoire et le cœur mis à sec.
Offrande du soleil que vient trouer le bec
De l'oiseau déchiré, sois la part séparable
Et le partage fait d'un coin de terre arable
Où moisit la moisson dans l'oubli d'un échec.
Chaque mot d'être dit limite la lumière
A l'espace brutal de la mort coutumière
Où la saison finit. Dans ce Grand mouvement
D'automne où j'entre avec mon ancien héritage
Je décompose l'ombre et je suis mon otage,
Contre toi, soleil, face à Toi qui me démens.
Rouben Mélik
20:11 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
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