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03/12/2015

Une étude de Jean-Louis Bernard sur René Char in Diérèse opus 67

René Char, poète de la lucidité

"J’ai toujours mis dans mes écrits toute ma vie et toute ma personne. J’ignore ce que peuvent être des problèmes purement intellectuels". Cette phrase de Nietzsche, René Char n’aura jamais cessé de la faire sienne : elle l’éloigne irrémédiablement de l’élitisme où certains ont voulu le confiner. Il aura correspondu avec Blanchot, Camus, Eluard, Gracq, Heidegger, Saint John Perse…, et aussi Braque, Giacometti, Matisse, Picasso, Nicolas de Staël, Viera da Silva ; traduit Pétrarque, Shakespeare, Shelley, Emily Brontë, Pasternak, Maïakovski, et celle qu’il plaçait au sommet de son Olympe personnel : Marina Tsvetaïeva. Il aura cheminé avec ceux qu’il appelle ses défricheurs : Héraclite, Lao Tseu, Thérèse d’Avila, Hölderlin, Rimbaud. Que signifient tous ces noms ? Que la parole poétique (et artistique en général) ne peut vivre que par l’échange.

Ceci implique que le poème, moins langage authentique que souci d’être, tend à dire la part du monde qui ne peut s’exprimer à partir du moi. Sa vertu est de révéler, une fois "pulvérisée" en mots, la force lumineuse des sujets sous-tendus par ces mots. Pour cela, il faut au préalable un travail profond de mise à distance, "le dessein de la poésie étant de nous rendre souverains en nous impersonnalisant"...

 

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                                                                                        Jean-Louis Bernard

10:57 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)

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