11/12/2015
Lettres à Gaëlle XXV
XXV
Sur l'herbe du champ verte encore malgré la saison
des mouettes paressent nous entendons leurs cris
et le petit lac tout proche fait au passage frémir
quelques grèbes dont garde trace cette foule
insensée des nuages, la bouche bleue du bosquet
que tu ouvres des doigts comme le coeur de la terre
avec les troncs blancs des bouleaux nus
et le sentiment de son élection qu'engendre la beauté
quand elle vous est offerte sans crier gare
au détour des minutes arrachées au temps
où tout là-bas est offrande sous le vent
qui fait glisser lentement l'écho de nos pas
parmi les lignes des labours pétrifiés
de l'autre côté de la départementale.
Dans un semis de taches rousses
le présent acquiert l'épaisseur du passé
ainsi nous voyageons dans notre histoire
la main que je te donne échappe tout à fait
à ton âge, Gaëlle aux yeux sombres
sous les masses bruissantes délicieusement confiants
Daniel Martinez
00:45 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)
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