31/01/2018
Regards II
Et s'il faut d'un soleil si creux
désigner les heures arrêtées
celle d'horloges irréelles
comme un gage donné à la terre
s'il faut du dernier corps enveloppé
dire non à en mourir
en ce diadème recueillir
les signes absolus du destin
tant résonne dans l'ombre
la baie de lumière qui ouvre
sur le premier livre écrit pour toi
"N'être qu'une fois" depuis La chambre verte
les gravures d'Eduardo scintillaient
et la main grise d'un royaume
que l'on va perdre
nu de langue le corps s'évide
lin seul comme une rose de Noël
entrée en compassion
Et s'il faut d'un soleil si vif
entrevoir par le filtre des doigts
ce que sera ce que nous sommes
sur le fil de la nuit
tu rentres de si loin
dans un temple abandonné
sans entendre le bruit de tes pas
mais cela qui s'échappe
qui te soulève t'apaise et te berce
avec l'air engourdi d'un rêve nonchalant
au tréfonds de sa propre parole
attentive à son murmure
sur le grand balancier
Daniel Martinez
09:52 Publié dans Enluminures | Lien permanent | Commentaires (0)
29/01/2018
Regards I
Une presque voix traverse l'eau du puits
où clignent des corniches crénelées
dont les signes sacrent
cette alliance du hasard et de la légende
sur le tain du miroir de mon enfance
de l'autre côté des terres là
où transmigrant j'entends et vois
se redessiner ce qui fut ma vie
sans limites vers l'outre-livre
très pure soit son image
très digne entre les racines du silence
où baignent les eucalyptus géants
quand il ne pleut ni ne vente
et que leurs feuilles insensiblement
se tachent d'une poussière d'or
descendue jusques à tes mains
qui en touchent les extrémités
comme les premiers rameaux d'éternité
naissent-ils de toi ou de moi je ne saurais dire
dans tes veines dans mes labyrinthes
cette voix-là toute de ferveur
fluidifie les ondulations du sable
toujours c'est le désir qui nous est vie
dessous le rose éclaté des fusains
leur blessure en nous suinte
de ses figures méconnues
Daniel Martinez
29/1/2018
10:31 Publié dans Enluminures | Lien permanent | Commentaires (0)
22/01/2018
Torres del Paine (Chili)
Le bel or de ton corps que dévoile ta peau
à la cinquième nuit de mai
le froissement du sable sous les roues du temps
l'haleine danse la voile aussi la carène
les phonèmes conducteurs avancent si lestes
à travers l'air entr'ouvrent tes cheveux
et même tes deux mains qui m'emmènent
sans le compas de la raison cueillir
en quelque anfractuosité cela
que l'on appelle par défaut encore soi
composé de tous les fragments du monde
Daniel Martinez
21:51 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)