14/01/2018
Aux confins
Ourlés de bouleaux blancs
de grands nuages de neige sur les bosquets
encore dénudés sans que rien demeure d'hier
les jours s'allongent
des images brouillées dansent et s'effacent
mais le froid qui bloque les articulations
fume en bouffées lentes
vide les veines de la dernière nuit
la plus humble attente
creuse les lambeaux d'une image
entres-y de plain pied
pour y coucher dans une tiédeur d'épaule
le sel d'or et la poussière des pas
qui nous viennent du début des âges
comme nous abandonne le chaos
avec le vœu que la vie défend
avec le grand chemin devant
sa promesse murmurée
Daniel Martinez
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11/01/2018
Arts du Congo
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10/01/2018
"Eloge du jaune" de Jocelyne François
Au rayon des douces merveilles à découvrir, un extrait choisi d’un ouvrage rare et de qualité, dont je vous donne lecture sans plus tarder. Ce recueil : Éloge du jaune, a pour auteure Jocelyne François ; il a été édité par Michel Chandeigne en mai 1990 à 300 exemplaires, dont 60 sur Arches, entés d'une sérigraphie de Bertrand Canard. Je m'y suis replongé juste après avoir vu fleurir les premières fleurs du forsythia de la rue Sully où j'aime à présent le rencontrer au petit matin une fois les premières ombres dissipées, pour souffler un peu de lumière pure sur le ciel si gris de ces derniers jours :
Aujourd’hui 24 mai 1981 je me demande si la durée amoureuse ne serait pas d’essence jaune, ne serait pas de cette couleur qui semble s’engendrer à mesure comme si un feu intérieur ayant dépassé de beaucoup le stade du rouge et s’approchant du blanc l’alimentait secrètement. Dans l’avion qui me ramenait de Montréal quelques jours plus tôt, après la traversée de l’Atlantique, après le cordon des vagues sur le littoral, n’est-ce pas dans la géométrie capricieuse des terres cultivées les quadrilatères jaunes du colza que j’ai cherchés d’abord ? Parmi les miroitements, les serpentements, les groupes des toits, les forêts ou les boqueteaux, ils concentraient la lumière terrestre, eux seulement. Après la nuit si courte, à peine plus obscure qu’un crépuscule, et le paysage sans limites des nuages très progressivement éclairés d’un seul côté par l’aube puis d’une façon plus pénétrante par l’aurore, après cette splendeur inhumaine, ce sont les champs de colza qui m’ont rappelée aux genêts de la colline, aux terrasses de pierres sèches, aux pourpiers qui unissent si subtilement le rose et le jaune dans les pierres creusées du jardin, à cette redescente dans le monde des choses où tu allais, venais, étendant tes peintures au soleil, les confiant au rayonnement suprême du jaune.
Jocelyne François
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