06/05/2018
Clairvoyance
"Monter et descendre dans les mots même,
c'est la vie du poète"
Gaston Bachelard
Les branches les plus hautes
du bouleau pourpre rayonnent
elles dévoilent les images
prises entre les fibres du levant
derrière l'écran des yeux
un feu dans le feu
par-delà page et plaine
donne sens à l'histoire
Des herbes ensommeillées
sur le miroir de l'eau
figent les larmes dans leur suc
à en percer le mystère
la dimension cachée
à étoiler le jeu
des images et des mots
qui surgissent de trop loin
pour nous appartenir en propre
Dans la mémoire du matin
les fougères solennelles
sont brisures de poèmes
tu chantes ta propre cendre
l'extrême souffle de la vie
et démêles les liens factices
quand remonte d'en bas
atténué par le filtre des persiennes
le bruit d'un faible cours d'eau
ses pulsations innées
depuis le corps ouvert de la terre
Des gouttes de lumière
imprègnent mes paupières
dehors était dedans dehors était
cette immense tache vert clair
du mûrier à la fenêtre
ouverte sur l'étendue vague
à l'image de la vie
qui se donne sans compter
et nous-mêmes multiples
cherchant la juste perspective
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Daniel Martinez
10:16 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
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