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13/09/2018

La buée du dernier orage

Pacifié l'univers s'arrête
les graines sont tombées
il a plu
toute la nuit
happer l'air au lever du jour
en foulant l'Inconnu
j'ai ouvert ce qui te ressemble

sur la grammaire de la nature
sur le proche et le lointain
frémissants et graves


Si tout était vu
tu perdrais jusqu'à l'usage de tes yeux
cela même qui anime entre les épines de sel
d'infimes luisances
l'extrême hier et le proche demain
où s'entremêlent les pousses

de la ciboulette de Chine
lignes de fuite et instants figés se succèdent
pour ordonner quelque peu le chaos


Un frisson a réveillé mon corps engourdi
des piments verts se balancent
petite feuille d'or
son bruissement dans l'air

dans le crépuscule du matin
ses gammes de marron
et de bleu-violet
tout cela se passe en toi
et tu sais avec sûreté
qu'une poignée d'écume suffit
à éveiller des astres
la porte est restée ouverte toute la nuit


Un pendant de cordon rouge
met à jour une figure intacte
entre des pans d'ombre
perdus dans les recoins
qui sentent l'herbe et la sueur
sous le voile d'un été finissant
tu es nous sommes toujours partout
où le monde suit ses traces
sans jamais se perdre
entre oud et luth
entre rebab et rebec


Deux petits nuages qu'on ne voyait
pas tout à l'heure éclatent
en un jaune doré
un flux continu s'immisce
dans une barbe de lierres

traçant des formes de gestes
des globes de lumière
incommensurables à l'ordinaire des mots
dans l'échange incessant

d'un apparaître et d'un disparaître

Daniel Martinez
15/9/18

11:23 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

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