28/09/2018
Une page de mon Journal
"La poésie, cet art de sourire à l'imminence du précipice", écrivait Bertrand Poirot-Delpech in Diagonales (Gallimard, 1995). Manière de célébrer le corps des choses défaites, comme s'il s'agissait de rayonner dans un espace de réconciliation, un ultime butin prélevé sur la catastrophe orchestrée du monde. Que serait-il, ce monde où nous évoluons cahin-caha, sans la voix du poète ?...
Et tout cet infini qui se renverse, où puiser l'art de dire et de surmonter un temps le présent, où l'on est soi et moins que soi. Où tout indique que l'art le plus noble est bien celui de ne se reconnaître d'autre pouvoir que de tutoyer ces petits riens dont seront extraits les mots mêmes du poème. Les sortant ainsi de l'ombre où ils étaient tapis. Signes de passage, travail de reconnaissance dans le champ de gravité des possibles. Paraissent les pierres comme des graines à germer : fouiller et prélever dans ce que l'écriture agence à mesure, sans que jamais le mot de la fin ne lui appartienne. Amitiés partagées, Daniel Martinez
(28 septembre 2018)
10:43 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.