04/02/2020
Michel Passelergue nous accompagnera dans Diérèse 78
5. RÊVERIES, PASSIONS
Ce matin, la lumière s’ouvrait dans le sens de la hauteur. Bruissant devant la foule inquiète et ses remous, augural – notre théâtre attendait. Tout en émotions feutrées, intuitions à mi-voix. On frôlait l’imprévisible, l’instant nodal. Porté par le courant et la rumeur, j’atteignis les derniers gradins dans la pénombre. L’orchestre, à marée basse, imaginait. Des rêveries allaient s’obscurcir, un orage déferler sur les pupitres et la baguette étinceler au point d’éveiller, entre vif-argent et langue de feu, le plus pur silence magnétique. Oui, je la voyais déjà. Ophélie, à jamais lumineuse. Sa seule présence au balcon avait consumé plusieurs années sans oxygène. Je revivais. Son retour se doublait de cantiques crépusculaires, sous un glas étouffé. Après un dernier bal de lumière et d’écume, dans le vent caressant du plein midi, je la rejoignis. Le public se dispersait. Elle sourit, radieuse. Quelques mots échangés, puis vivement : "Nous attendons des invités." ...
Michel Passelergue
¤
07:10 Publié dans Diérèse 78 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.