08/02/2020
Jacques Merckx, à découvrir in Diérèse 78
Le Viaduc
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À la nuit tombée, une ville émergeait de la ville, sous le viaduc, entre les piles graffitées, dans la rumeur blafarde des véhicules encerclant d’étranges noctambules.
C’est à cet endroit que Billy l’Ortolan avait vu le jour.
-2-
À moins d’une heure des monuments et des immeubles habités par des êtres résignés, une nuit, Billy avait été convié à une fête. Entre les piles du viaduc, on jouait à la pétanque, des enfants lançaient leurs voitures téléguidées sur une piste d’herbe et de sable, des hommes vêtus de cuir exerçaient leurs chiens munis de muselières, des jeunes gens jouaient de la guitare d’autres chantaient. Ou, plus loin encore d’autres allumaient des feux de Bengale qui rivalisaient avec les étoiles lointaines. Tu viens, Bill ? C’est comme ça qu’André avait conduit Billy à la fête.
-3-
Magda avait les crocs, elle s’était blessée la bouche sur une boîte en fer blanc qu’elle avait tenté d’ouvrir avec les dents. Était-ce du sang qui coulait de sa bouche ? André avait attrapé la femme avec ses bras, qu’il serrait sur elle. La lumière du ciel faisait ressortir les tatouages que le colosse avait fait graver sur ces bras, dans la forêt des poils bouclés...
Jacques Merckx
21:27 Publié dans Diérèse 78 | Lien permanent | Commentaires (0)
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