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02/05/2020

Paul Cabanel & Daniel Martinez réunis sur un même thème : "La Maison de thé"

Suite à la réception du numéro 78, Paul Cabanel, un ami de Diérèse, m'a envoyé un poème en relation avec le mien, en prose celui-ci, à la page 118. Voici :

 

Maison de thé

Pierre à la robe d'étoiles
ou tortue sur le dos de l'Océan
Carapace de vent
Reflet pris dans sa toile.


Crissement de lumière
dans ce bol oraculaire
Grenouille au bord du gouffre
Frisson dans la maison de thé.

Paul Cabanel

* * *

La maison de thé

L'ombre qui se profile là, figée sous un champ de phosphènes, et les mille complexions ouvertes par chaque ligne se dilatent: geste et éventail confondus, le silence jardiné, comme un appel au bleu des mains dans la maison de thé. Le ciel s'est apaisé. Je suis ici et vous êtes là, fixant la traverse chantournée d'une armoire, l'angle vif du petit buffet bas de merisier. Les stries de la mémoire, la muette pérennité des objets familiers. Une moisson d’images comme autant de souvenirs avancent dans le jour, le fragmentent. Tu écoutes, je t'entends, ah me lever !, graver un avenir présent.

Il n'est de sens que celui que nous accordons d'emblée aux jeux des lueurs et à leurs reflets dans le grand Miroir aux anamorphoses, avec çà et là ses esquilles, qu'aimante la conscience. Le liséré de la braise froisse l’œil rougi du pigeon colombin. La cendre est une soie dont vivent les nuées.


Daniel Martinez

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