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03/08/2020

"L'Euripe ou la belle vie", de Pierre Bettencourt, éditions Brandes, 7 juin 1989, 545 exemplaires, 46 pages

Le supplice


Un victimaire devait me conduire au supplice.
Mais il avait prévu un petit voyage avec une amie, il demanda un congé.
On me garda donc en prison en attendant son retour. Je passai quelques jours heureux à jouer aux dames avec des camarades de cellule et à faire des mots croisés.
Puis le victimaire refit surface, mon heure était venue. Il m'emmena vers le gibet où il devait me pendre. C'était par une belle matinée guillerette d'hiver, de givre et de soleil. Où l'on n'a que faire de pendre quelqu'un. Nous montâmes sur une petite colline où l'instrument du supplice se trouvait déjà planté.
Le victimaire trouva la corde froide, elle était givrée et coulissait mal. Il me dit d'attendre là, qu'il avait donné rendez-vous à une amie dans un café. Il en profiterait pour prendre de l'huile, et reviendrait dans un moment.
Le temps passait. Il ne revenait pas. Je finis par m'impatienter en me passant moi-même la corde autour du cou, que le soleil venait d'amollir, d'un pied je fis basculer la trappe.

 

Pierre Bettencourt

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