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28/08/2021

Bleu de nuit

Tout l'ailleurs immobile et témoin
de la ruine qui travaille      activement
les murs      le garde-corps au front de la mémoire
tout ici gardé par les présences découpées
sur le papier noir de la nuit
sur le derme céleste avec ses astres
coquillages sans âge 
aspirés par l'inconnu
par la lymphe lactéeuse
      les remous lointains
      écoute et regarde
les mots ne seraient-ils mirage
au cœur du non-lieu
dans le profond silence
où se déploient les filaments
de la raisonnable irrationalité
où s'étoile le lierre tiaré de ses fruits
à même la langue 
          en chacun de ses signes
C'est l'heure où le visage de la rue
expulse doucement
le corps des pierres de la façade
comme l'air en un souffle
dérobe à l'éternité 
ce que nous sommes
pour ce que nous serons

Daniel Martinez

19:08 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

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