241158

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/04/2015

Dialogue avec Jean Rousselot

Comme annoncé, voici à présent cinq poèmes (extraits d'un livre à paraître fin 2015, avec des photographies de Philippe Merlet) composés alors pour Jean Rousselot, parus in Diérèse. Seule la dédicace a été ici transformée comme de juste en : "in memoriam" :

LIGNE  APRÈS  LIGNE
                                          i.m. Jean Rousselot
                                                                                     

Dans l’atelier réunies des tisserandes
aux attentions d’apiculteurs :
d’amarante et de pourpre de gris acides
leur mémoire ouvre la voie
à l’intervalle lumineux
diffractant dans l’ombre d’or
l’absolue liberté de la couleur.


Les mots sont fluide argile à fleur de peau
l’échappée belle des mains qui parlent
des petits trésors sans prix d’une réalité
en attente de devenir
comme un chas laisserait filtrer le jour 
à la périphérie des choses.


Aux extrêmes de la pensée
qu’il faut traverser pour découvrir
l’avant et l’après réconciliés :
où le regard serait l’étoilement
d’une cartographie par chacun recomposée.

* *

LES  MOTS  PAUVRES

                                                                                   
Ici arraché au plateau algérien
là dans la quiétude frissonnante
de l’herbe noire hirsute
le flou clapotis de l’oued Medjerda
au petit galop de ses brèves cavales.


Halos du renouvellement
calme parfait du delta où se laissent pressentir
les excédant de toutes parts
le souffle la respiration
conscience de l’horizon
jusques aux toits de tuiles que les Maures
chassés d’Espagne élevèrent
sur la rive droite du fleuve
parmi les tribus pastorales.


Ah la figure encore captive
dont boucle la chevelure de marbre blanc
village où l’on honore un saint juif
au nom que chuchote la margelle
couronnant l’eau porte-parole de l’histoire.

* *

DE  L’INCERTITUDE

                                                                                     
Immenses champs d’oliviers qui semblent
vus de haut les caillots d’un songe.
Au ras des choses les murs effondrés
pour nous rappeler à d’autres reliefs


depuis le trou blanc de la carrière
jusqu’aux contreforts de la colline
où sur-le-champ se défait
un arc-en-ciel dans la transparence duquel
la poudre du jour retombe en innocence


Lent dépôt d’une sédimentation intérieure
ponctuée par le rythme approximatif des secondes
– cristaux de sucre sous les pas
brunes abeilles d’Hachichina.

* *

MURMURES  DU  LARGE

                                                                             
Entre le regard et son issue
un long ruban de flammes
ramifie la ruine d’un vieux pressoir
et ce qu’il tire encore du haut relief
laisse nue l’empreinte comme le plus intime


un simple prolongement de l’être
contre le blanc régnant
où la chaux des façades
réfléchirait les embruns de l’île
et de la plume au papier graverait en nous
l’empreinte de vagues ciselées.


Le geste sculpté de la terre
a ramené à elle un à un
les reflets d’or rose et rouge brique
des voiles initiales


alors le moindre bruit clapotis brasille
accompagne la stridulation des grillons
sa dolente mélancolie.

* *

EXTRAITS  DE  LA  LUMIÈRE
                                        

Le sol en filigrane à Douz où se découvrent
de petites pierres dressées
et le réseau d’images improvisées
à travers les feuillages
fourmille des routes possibles
le ciel et ses mouvements
en douceur hèlent les pas.


Dans cette sorte de vertige où l’homme
aux braises de l’ascèse tente de se recomposer
le corps présent et délesté
pied à pied brasse l’air alentour
face à son ombre fait silence :


une figure couchée puis une autre à deux pas
quand cents et cents sont celles-là
du cimetière des bédouins Mrazig
il est dans cette pauvreté un absolu
qu’incorporent les accidents de la topographie.


Des cactées par endroits forcent la jointure
plus loin que le poème chaque parcelle du vivant
intensifie le bleu du verbe à ton élan se mêle.

                                                                Daniel Martinez

N'hésitez pas à visionner l'ancien site de la revue et des éditions Les Deux-Siciles, où Jean Rousselot est présent, comme ses deux livres publiés aux Deux-Siciles : http://www.diereseetlesdeuxsiciles.com

Sur ce blog, vous pourrez utilement vous reporter à la lettre de Jean Rousselot suite à cette publication, en date du 18/10/99 (note du 29/9/2014). Sans oublier les notes des 9/9, 1/10/2014.

09:54 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

03/04/2015

Jean Rousselot (27/10.1913-24/5.2004)

ROUSSELOT 10.jpg

Bien connu des lecteurs de Diérèse, ces poèmes de Jean Rousselot, extraits de Passible de..., parus en 1999 et publiés par les éditions Autres Temps. Y répondent d'autres poèmes de mon cru, que je vous donnerai à lire une prochaine fois. DM

12:18 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

01/04/2015

Le Prix du jeune écrivain

Suite à plusieurs demandes pour savoir qui contacter pour concourir au Prix du jeune écrivain, une fois n'est pas coutume, je vous laisse ici leurs coordonnées postales. N'hésitez pas écrire à l'adresse pour plus de renseignements :

Prix du Jeune Ecrivain
BP 40055
31 602 Muret Cedex

Bonne chance aux intéressé(e)s, DM