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23/02/2019

La naissance du poème, pour Gérard Engelbach

Quelles circonstances, pour moi du moins, entourent la naissance du poème ? A vrai dire, n'importe lesquelles : il n'est pas de lieux ni de moments privilégiés. Ce qui annonce le poème ? Une sourde, lente germination, maturation, des remuements. Puis jaillit une image, parfois un vers entier, qui bien souvent ne sera pas retouché. Là véritablement commence le travail : sur les mots, sur le rythme, l'agencement, la musicalité - qui parfois guide le sens. Je conserve assez vif le souvenir de mes rêves, mais je ne leur emprunte pas la matière d'un poème, dont l'élaboration doit être "gouvernée". De ce point de vue je me sens proche des classiques - le dix-septième siècle français reste pour moi une référence forte - et si j'admire André Breton, je n'ai guère attaché d'importance à l'écriture automatique. Ce qui compte, c'est un travail incessant, acharné, sur ce qui constitue notre langue. Manions l'inconscient, du mieux qu'il nous sera possible, mais ne nous laissons pas éblouir : lui-même y perdrait sa force et sa richesse, dont nous sommes tout à la fois les garants et les héritiers."


     Me composent ?
     Des roches sédimentaires,
     Des fuites sombres sous les bois,
     Des caprices dorés,
     De glorieux bourgs planant sur les collines,
     Des hampes de cristal, d'immatérielles soies.


     Tout au sommet le feu
     Et son volant.


Gérard Engelbach

22:34 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)

Sur la ligne d'horizon : Diérèse 76

Si j'ai en tête le contenu du numéro de Diérèse opus 76 ? Bien entendu, je vous en ai déjà révélé une partie en dernière page du 75. Vous en dire plus ? Nous reviendrons sur Thierry Metz, sous un angle jamais exploré jusqu'à ce jour (chut !, secret rédactionnel). Mais encore ? Vous pourrez lire des traductions inédites de la poète espagnole Teresa Soto ; inédites aussi, celles des poèmes de Maria Luise Weissmann, à ma connaissance jamais traduite à ce jour en français : il s'agit d'une poète dont l’œuvre (mince) est assez connue en Allemagne, d'inspiration expressionniste et très marquée par Rilke et Trakl. Vous en demandez plus ?, soit. Un article bien senti de Christophe Schaeffer, intitulé "Sur le pas de tir", qui débute ainsi : "La culture du mal-être continue sa récolte, bien plus qu'une culture, elle est aujourd'hui une production philosophique et poétique de masse. Dans la mouvance de l'écriture du désastre, le mal-être semble s'emparer des mots eux-mêmes et du sens d'exister qui se dérobe sous la plume de la plupart des poètes contemporains servis par des critiques et éditeurs, eux-mêmes, au bord du gouffre..." J'aime !, et m'arrête là. Amitiés partagées, Daniel Martinez

22:13 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)

Tu Long -(1542-1605) et "la ressemblance universelle des choses"

Les 304 pages du futur numéro de Diérèse à présent sous presse, je me suis replongé dans un livre à la couverture vert tilleul, celui du mandarin Tu Long, histoire de me reposer les yeux après tant d'écran et en extrais pour vous ces deux vers, d'une poésie qui me parle :

Les feuilles d'un érable devant le logis diffusent une ombre qui purifie la cour.

Le chant d'un oiseau auprès de l'oreiller réveille le soleil qui rougit la fenêtre.

Tout en simplicité, n'est-ce pas. Ces correspondances inédites entre les choses et les êtres sont le propre de tout poème authentique. Qui me font revenir à Michel Foucault, à ces propos extraits des Mots et les choses, placés en exergue du dernier livre d'Anne Dujin, L'ombre des heures (éd. L'herbe qui tremble, janvier 2019) :

"le poète est celui qui (...) retrouve les parentés enfouies des choses, leurs similitudes dispersées. Sous les signes établis et malgré eux, il entend un autre discours, plus profond, qui rappelle le temps où les mots scintillaient dans la ressemblance universelle des choses." Michel Foucault

19:16 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)