241158

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/02/2020

Lionel Sabatté exposera du 13 mai au 20 juin 2020 à New York, Galerie Ceysson & Bénétière

SABATTE BLOG  II .jpg

Lionel Sabatté

 

Informations pratiques

Galerie Ceysson & Bénétière
956 Madison Avenue
10021 New York

Horaires:
Mardi – Samedi
11h – 18h
T: +1 646 678 3717

08:39 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

31/01/2020

Le Fennec (Renard des sables)

Carnet Saharien

Le Fennec

FENNEC.jpg

Dessin à la mine de plomb de Pacôme Yerma

 

Du sable, la tête qui dépasse
marquée de grands yeux sombres ;
fixe,
le regard, au-delà du feu blanc
dissout les dernières fibres de la nuit
présentes ici ou là
aussi vite éclipsées.
Lui, Fennec, jamais ne semble
souffrir du Soleil
qui frappe pierres et sol
et vrille le bleu intense.

Ce côté du monde qui est le sien,
il sait en tirer profit
comme de la plus petite ombre
que chérit l'épineux.
Un écart des paupières,
il est là, bien là,
se tapit comme un lièvre
le menton enfoui presque ;
un murmure, un petit cri
un sifflement qu'est-ce au juste
que ces étranges sonorités
dont il garde le secret ?


Moustaches fines
époussetant le hasard
fourrure et poussière
dessinent une cavité
dans le jour aveugle
- son terrier, vrai labyrinthe.
Sans crier gare, pointe un museau noir,
un verbe de mouvement.

D'un coup, l'échine qui se fige
avant de se déployer.
Car il chasse ainsi la gerboise
projetant les griffes
ouvrant la mâchoire
pour foudroyer la proie élue.
La victime alors, dépecée longuement.


Figures multiples de la nature,
qui se moque bien de nos sentiments
quand elle est fidèle toujours
aux temps anciens
où l'histoire se passait
du vernis de la culture.

                                  Daniel Martinez

07:10 Publié dans Arts, Bestiaire | Lien permanent | Commentaires (0)

20/01/2020

Boris Pasternak (1890-1960)

Le livre n'est qu'un cube de conscience brûlante, et fumante, et rien d'autre.

Le cri du coq de bruyère au printemps, c'est le souci que prend la nature de la conservation des volatiles. Un livre, c'est comme un coq de bruyère au printemps. Il n'entend rien ni personne, assourdi par son propre cri, absorbé dans son propre cri.

Sans lui l'espèce spirituelle n'aurait pas de succession. Elle s'éteindrait. Les singes n'avaient pas de livres.

On l'a écrit. Il a grandi, crû en intelligence, bourlingué, et le voilà grand - et parti ! Si on voit dans son jeu, ce n'est pas de sa faute. C'est comme ça qu'est fait l'univers spirituel.

Dire que l'on croyait naguère que les scènes, dans un livre, étaient des mises en scène ! Quelle erreur ! Qu'en a-t-il à faire ? On a oublié que la seule chose qui était en notre pouvoir était d'arriver à ne pas altérer la voix de la vie qui résonne en nous.

L'incapacité de trouver et de dire la vérité est un défaut que ne peut pallier aucun art de dire le mensonge. Le livre est un être vivant. Il a sa pleine conscience et tout son jugement : les tableaux et les scènes, c'est ce qu'il a gardé du passé, retenu, et qu'il ne consent pas à oublier.


Boris Pasternak (1912-1922)
traduit par Michel Aucouturier

 

ANDRE LHOTE.jpg

André Lhote

06:12 Publié dans Arts, Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)