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22/09/2016

Histoire de la vie de Johnny Friedlaender IV

Une mutation s'opère dans l’œuvre du graveur à partir de 1950. Son langage devient alors semi-figuratif (notamment avec L'Orage -1950, Paysage boisé -1951, Paysage au soleil bleu -1955...) ; puis abstrait à partir de 1957, avec L'Herbier, une aquatinte sur cuivre. Écoutons Brigitte Coudrain : "Avec l'aquatinte ou "sucre" au pinceau, Johnny a souvent, pourrait-on dire, gravé comme un peintre par petites touches ou formes qui étaient pensées en couleur, obtenant parfois des "crevés" volontaires pour les fonds de ses grandes planches décomposées en trois cuivres, toujours gravées en creux et pour lesquelles il utilisait la technique du "report" afin d'obtenir une exactitude parfaite."

C'est en 1949 qu'il sera exposé pour la première fois à La Hune (Paris), galerie à laquelle il demeurera fidèle, pour lui confier en 1958 ses premières aquarelles. Parallèlement, les musées de Tokyo, Neuchâtel, Genève, Lucerne (1951), ... São Polo (1953) l'accueillent. En 1952, il acquiert la nationalité française et consent à voyager en Allemagne. Johnny s'arrête à Colmar pour y voir le Retable d'Issenheim. Il accomplira plusieurs fois le voyage à Colmar : pour toute sa vie, Grünewald reste le plus grand peintre et le Retable, le premier tableau du monde.

Friedlaender fait en 1954 la connaissance de Brigitte Coudrain, il se rend en Allemagne avec Fid et Brigitte. C'est Brigitte qui survivra à Fid et deviendra alors la compagne de Johnny, Brigitte Coudrain qui m'a communiqué ces éléments précieux, tant biographiques que nécessaires à une meilleure approche de l’œuvre, dans sa globalité. L'année 1956 est celle de l'ouverture vers les USA, où il expose, d'abord au Cincinnati Art Museum puis au Museum of Art de Cleveland. L'année suivante, son atelier de gravure est transféré impasse Cœur de Vey. Prix Bianco e Nero à la Biennale de Lugano - d'autres prix suivront.

En 1966, Friedlaender reprend la peinture, abandonnée en 1940. Son intérêt pour l’œuvre de Victor Segalen le pousse à illustrer Stèles, un petit joyau !... Expositions et rétrospectives s'enchaînent désormais, jusqu'à la fin, celle de sa femme Fid, en 1988 et la sienne, le 18 juin 1992, à Paris. Quatre catalogues raisonnés ont paru. Vie intense entre toutes.       Daniel Martinez

 

FRIED 21.jpg

Autoportrait, 1968, aquatinte sur cuivre, 17,4 x 14,4 cm

21/09/2016

Histoire de la vie de Johnny Friedlaender III

Johnny Friedlaender est arrêté en septembre 1939 au stade de Colombes (comme réfugié allemand) alors que sa compagne, Fid, est prise lors de la rafle du Vel d'Hiv ; il est transféré dans différents camps d'internement (Meslay du Maine, Vidauban, Les Mées, Les Milles).
Il s'enfuit et se retrouve finalement à Marseille, où les Dominicains le protègent et lui commandent des affiches. A Marseille, au café Le Brûleur de Loups, en face du vieux port, les artistes et intellectuels traqués ou réfugiés se retrouvent : Friedlaender y croise Marc Chagall, Paul Eluard, André Breton et Arthur Adamov... Johnny essaie de proposer des portraits dans les cafés; il s'y fera arrêter. Mais il sera aussi protégé par les Dominicains. Ni Fid, ni Friedlaender n'ont à ce moment les moyens pour émigrer en Amérique, comme d'autres artistes.

Après la Libération, il demeure une année dans les Basses-Alpes où il réalise un cycle de douze gravures, Images du Malheur, pour l'éditeur Sagile. Il illustre quatre livres des frères Tharaud. Revenu à Paris, Friedlaender s'installe impasse du Rouet où il se consacre essentiellement à la gravure ; il travaille alors pour plusieurs revues dont Cavalcade, Carrefour...

En 1948, il se lie d'amitié avec Nicolas de Staël. C'est aussi l'année de son mariage avec Fid.
Dans les locaux de l'imprimerie Georges Leblanc, il s'associe au buriniste Flocon et ouvre un cours de gravure. Leblanc lui permettra d'habiter au 187 de la rue Saint-Jacques, à quelques pas du Panthéon.
Johnny se lie d'amitié avec le graveur Jacques Villon ainsi qu'avec le peintre Roger Bissière (voir sa lettre, note blog).

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20/09/2016

Histoire de la vie de Johnny Friedlaender II

A Dresde, pour échanger leurs idées artistiques et politiques, les jeunes artistes se retrouvent au café Zuntz. En avril 1931, Friedlaender rencontre une jeune actrice, Fid, native de Dresde, engagée comme lui, qui deviendra sa compagne. Quelques gravures et gouaches témoignent de cette époque : Mann mit Hund (1929-1930) au musée de Varsovie, Jünges Mädchen (1930) au musée de Dresde, Le cheval mort (1933) à la Bibliothèque nationale de France.

En septembre 1935, Johnny est contraint de fuir l'Allemagne nazie, il passe à pied la frontière de la Tchécoslovaquie à Morawska-Ostrawa. En dépit de tous les obstacles rencontrés, c'est bien en Tchécoslovaquie qu'il aura sa première exposition particulière. Le 1er février 1937, il est admis en Hollande, y retrouve Fid et reprend son travail. Rêvant de s'installer à Paris, il obtient un visa pour l'Exposition universelle, et le 26 juillet 1937 il entre en France comme "étranger bénéficiaire du droit d'asile", jusqu'à son arrestation de septembre 1939.

A Paris, Friedlaender collabore à la revue Marianne. Impasse du Rouet, où il a trouvé un atelier, travaille aussi le peintre Hans Reichel, réfugié comme lui. Ils deviendront amis. Tous deux exposent dans le groupe Mouvement à la galerie Breteau.

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