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19/07/2015

Nicolas de Staël, suite

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Lorsque je constate que le temps a détruit la jeunesse de mon visage ; qu'à l'exception de la maladie, plus rien ne le sépare à présent de l'état de charpie à quoi fut réduit celui de ma mère avant de mourir ; qu'en outre je suis face à la toile de quatre mètres sur six appelée Le Concert que laissa inachevée Nicolas de Staël : la violence de ses empâtements qui ne transposent pas, non, les vagues de la Méditerranée qui viennent battre au pied de son immense cadre (dans la nuit du 16 mars 1955, Staël ne s'est pas défenestré, il s'est décadré) ; lorsque j'éprouve au fur et à mesure de la vision et de mon angoisse l'intervalle qui se creuse entre le "prélude flasque" à ma mort et l'intensité dormante du rouge vermillon de la toile - je sais ce que signifie la préposition "entre", et que cela n'a plus rien à voir avec l'idée de liens, de relations ou de politique, de l'immonde vivre ensemble.

                                                                                           Jacques Sicard

11:06 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

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